Ultimes batailles post romanes entre Vertus et Vices :
une évolution des formes
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Au XIIIe siècle dans les grandes cathédrales françaises de Paris, de Chartres et d’Amiens, apparaît un programme iconographique nouveau.
Les artistes de l’époque gothique abandonnent les grandes figures symboliques au profit des petites saynètes évocatrices.
Le Vice opposé à chaque Vertu n’est plus un gnome plus ou moins semblable, mais il est représenté en action, dans une petite scène mettant en évidence l’action condamnable comme des amants symbolisant les dérèglements de la chair, l’Orgueil figuré par un cavalier chutant de sa monture ou l’Avarice par un personnage comptant ses écus … Le vice est ainsi identifiable par des attributs distinctifs.
✏︎ Malgré ce mode d’expression très différent de celui de l’âge roman, on trouvera encore, ici ou là, à l’époque gothique notre thème interprété comme une série de combats singuliers entre la Vertu et le Vice ennemi correspondant.
Il en est ainsi notamment à un portail de la cathédrale de Strasbourg, Bas-Rhin, 
Le portail nord de la façade de la cathédrale aligne de gracieuses jeunes femmes armées d’une lance maîtrisant des vices figurés par de petits sujets humains.
Détail : côté droit du portail. De grandes jeunes femmes plus élégantes que guerrières !!!
Détail : idem du côté gauche du portail ; joliment drapées elles portent des couronnes.
Gros plan sur deux vices à forme humaine.
Le thème des Vertus combattant les Vices se retrouve dans l'un des vitraux de la cathédrale de Strasbourg. Le fidèle est invité aux bonnes actions.
✏︎ On rencontre une dernière psychomachie, c’est-à-dire une série de luttes spécifiques entre la Vertu et le Vice adversaire, à l’ancienne collégiale Saint-Florent de Niederhaslach, Bas-Rhin, datant des XIII-XIVe siècles.
Ce fleuron de l’art gothique alsacien possède une baie vitrée représentant encore des luttes entre les Vertus et lesVices, mais les expressions iconographiques sont différentes des combats de l’âge roman.
Détail : combats de FIDES, SPES, PATIENCIA.
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✏︎ En dernière analyse.
Le combat des Vertus et des Vices, inspiré de la Psychomachie de Prudence, est un thème relativement fréquent de l’iconographie romane des provinces de l’Ouest.
Les figures des Vertus tenant les Vices maîtrisés à leur merci illustrent la lutte intérieure du fidèle partagé entre les forces du mal et l’aspiration au bien.
Ces images sont proposées au regard des croyants afin qu’ils n’oublient pas que l’existence est un combat de tous les instants.
Comme l’écrivit Jacques Houlet : « le combat contre soi-même, le plus puissant facteur de civilisation, n’était plus la duperie d’une morale toujours vaincue par la mort, mais débouchait sur le paradis. Et ce combat devenait le devoir de chacun. - Les psychomachies sculptées sur les églises de l’extrême occident, articulation d’un discours d’une clarté sans ombre, sont les témoins de ce grand moment de la conscience. » (1969, p. 86 ).
Les artistes de l’époque gothique donneront de nouvelles formes au thème de la lutte du bien et du mal ; ils substitueront de petits tableaux évocateurs aux grandes figures guerrières allégoriques.
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