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La devise latine de la commune de l'Epine - " Mari, Sole, Vento " - synthétise à elle seule toute l'activité salicole.
♦️Des marais salants vus du ciel
Une partie de la zone de marais de l'Epine. Cliché ULM : M. Gérard Harmand.
Ce paysage quadrillé par les marais salants est le produit de l'alliance historique de la nature et du labeur de l'homme façonnant son environnement.
♦️Sites de production
La zone des marais salants qui occupe la partie médiane de l'île représente un quart de sa superficie.
Des marais salants du Petit-Müllembourg à Noirmoutier-en-l' île …
… aux marais de la Nouvelle-Brille à la Guérinière….
… en passant par l'immense zone de marais s'étendant des environs de Luzay ( au sud de l'Herbaudière ) jusqu' à l'Epine.
Les flottes de bateaux venues d'Europe du Nord ne sillonnent plus les rades protégées de la Baie de Bourgneuf ; cependant, les sauniers de l'île maintiennent encore en vie un paysage où terre et eau ne font qu'un en récoltant, dans leurs marais salants, ce sel qui a fait connaître leurs ancêtres dans des pays lointains.
☺︎raddo-ethnodoc.
Mais l'histoire du sel à Noirmoutier n'est pas linéaire. Pour en prendre brièvement conscience il suffit de rappeler le constat fait par Eric Bouhier, dans un passionnant ouvrage en hommage à toutes celles et à tous ceux qui font vivre l'île ou qui sont les gardiens de sa mémoire :
" En 1861, alors qu'on ne fait plus que de l'agriculture sur le continent, l'île est à l'apogée de sa production ; 18000 œillets fournissent 30000 tonnes de sel ! Il n'en sera plus jamais de même. Malgré de belles années, les marais salants ne comptent pas plus de 10000 œillets au sortir de la dernière guerre mondiale ; une nouvelle concurrence venue des salins du Midi, la désaffection pour un métier dur et peu rentable, et la baisse de la consommation de sel menacent une production millénaire.
En 1981, les quelques centaines d'œillets entretenus par une poignée de sauniers fournissent un salange catastrophique de 145 pauvres tonnes de sel ; il faut la volonté de quelques anciens regroupés au sein de leur coopérative, créée en 1942, pour, non seulement pas sombrer, mais, en plus, relancer cet artisanat en faisant appel à des jeunes qu'ils forment sur place.En quelques années le pari est gagné, des centaines d'œillets revivent, on apprend des paludiers guérandais de nouvelles techniques de commercialisation, on ne jette plus, bien au contraire, la gênante fleur de sel, on ouvre les marais à la visite…et les anciens peuvent être fiers de voir ce patrimoine sauvé. " ( 2013, p.293-294 )
Jadis les bonnes années, faisaient vivre une grande partie de la population : les propriétaires de marais qui percevaient la moitié de la récolte à charge pour eux d'effectuer les gros travaux, les locataires ou sauniers, les "mesureurs", "coloyeurs" "magasiniers", les négociants, les équipages des flottes de bateaux transportant le sel….
Vingt ans après les précurseurs de Guérande, les sauniers de l'île de Noirmoutier ont relancé une activité presque disparue dans les années 1980. Après une période d'abandon des marais salants et leur assèchement au profit de l'agriculture, pour éviter leur mort, il fallut lancer à partir de 1991 un programme de remise en eau afin de faciliter le développement de la saunerie, d'éviter le comblement des marais et d'entretenir un paysage singulier résultant de l'alliance de l'eau avec la terre.
Avec la réhabilitation du marais, les sauniers sont revenus et ils sont actuellement quelques 120 sauniers dont 25 sont indépendants, les autres étant adhérents à la Coopérative des producteurs de sel.
Les sauniers de Noirmoutier, à l’instar des paludiers de Guérande, maintiennent vivante la tradition salicole. Ils récoltent le sel artisanalement, dans le respect de 1600 ans de tradition. On pense, en effet, qu'à partir du Ve siècle probablement, les moines bénédictins transformèrent les marais humides en marais salants, par d'importants travaux de drainage.
Le travail du saunier emprunte encore des techniques ancestrales et des outils qui sont restés pour l'essentiel inchangés ; nous essaierons de le faire redécouvrir en rappelant à nouveau que toute la difficulté pour l'îlien est de trouver l'équilibre entre conservation de l'espace naturel et valorisation du patrimoine ; en effet, c'est l'alliance de la modernité et de la tradition qui livre la clé de lecture de tout l'espace noirmoutrin globalement considéré.
Trois points permettront de faire redécouvrir " le sel et les hommes, hier et aujourd'hui, à l'île de Noirmoutier " :
- Le travail des sauniers et des saunières dans les " jardins du sel ".
- Retour sur la saliculture.
- Une faune et une flore résultant de l'alliance de l'eau avec la terre.
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