Martin, homme de foi
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Cependant, Martin devenu évêque ne cesse de voyager dans toute la Gaule et en Europe faisant des miracles autour de lui. La légende le fait guérir un lépreux à Paris, son disciple Paulin de Nôle, à Vienne dans le Rhône , une jeune paralysée à Trèves… Il chasse des démons, guérit un possédé, écarte des serpents, fait s’écraser les arbres consacrés au diable…
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Martin est consacré évêque à Tours.
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
La scène de l'ordination épiscopale de Martin .
Deux évêques assistent l'évêque officiant, qui pose un évangile sur le dos de Martin : il symbolise par là que la charge de l'évêque est de porter l'évangile au peuple qui lui est confié. Martin est prosterné devant l'autel ; derrière celui-ci, un clerc tient les insignes de sa charge : une croix de procession et un Évangile.
En plus des panneaux de la fameuse voûte peinte de l'église de Zillis, Grisons, Suisse ( XIIe siècle ) représentant la vie du Christ sont relatés également divers épisodes de la légende de saint Martin.
Après la saynète classique du partage du manteau on observe un panneau relatif à l'ordination : le consacrant lui oint la tête.
Eglise Saint Martin de Somsois, Marne. Crédit photo : lunion.fr
Statue colonne de Saint Martin de Tours en vêtements épiscopaux.
Crédit photo : Lafud, Wikipedia.org
La façade des années 1200 de la cathédrale San Martino, de Lucques, Toscane, Italie comporte des reliefs représentant des scènes de la vie de saint Martin.
En grande partie de style roman toscan du XIe siècle au XIIIe siècle et présente de remarquables façades de marbre blanc et de couleurs finement sculptées et marquetées. Elle est dédiée à saint Martin de Tours. Fondée au VIe siècle, la cathédrale est reconstruite au XIe siècle. L'édifice actuel fut consacré en 1070 et achevé au XIIIe siècle par une large reconstruction. L'intérieur a été refait aux XIVe et XVe s.
En légende, les inscriptions latines figurant sous chaque bas-relief. " De monacho presul es tu Martine vocatus " "-De moine vous avez été appelé à être prêtre ".
Crédit photo : Lafud, Wikipedia.org
Façade de la cathédrale San Martino, de Lucques, Toscane, Italie.
Ignis Adest Capiti Martino Sacra Litanti - ( Un feu apparaît sur la tête de Martin accomplissant le sacrifice )
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
La Vierge, saint Pierre et saint Paul s'entretiennent souvent avec Martin.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Un ange visite Martin. 
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien
Le diable a provoqué la chute de Martin ; il est relevé par un ange.
Un panneau de la voûte peinte de l'église de Zillis, Grisons, Suisse ( XIIe siècle ).
Résurrection miraculeuse d'un mort.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Martin rappelle à la vie un jeune mort.
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Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Miracle de Martin : Guérison d'un possédé.
Suivant le récit qu'en fait Sulpice Sévère, Martin met ses doigts dans la bouche du forcené. " Dévore-les , si tu en as le pouvoir. Alors le possédé, comme si on lui eut plongé un fer rouge dans la gorge, recula pour éviter de toucher les doigts du saint. Enfin le diable, forcé par les souffrances et les tourments qu'il endurait de quitter le corps de l'esclave, et ne pouvant sortir par sa bouche, s'échappa par les voies inférieures, en laissant des traces dégoûtantes de son passage". La composition scénique truculente montre l'instant où le démon verdâtre s'échappe telle une flatulence.
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Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Martin libère un possédé du démon..jpg)
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
A la vue de Martin les démons prennent la fuite.
Crédit photo : Lafud, Wikipedia.org
Façade de la cathédrale San Martino, de Lucques, Toscane, Italie.
"Demone vexatum salvas Martine beate " (Bienheureux Martin tu sauves un homme possédé par un démon ).
Basilique Sainte-Marie Madeleine, Vézelay, Yonne.
Martin et l'arbre aux païens. Suivant le récit qu'en fait Sulpice Sévère : " Les choses insensibles, les végétaux, les créatures privées de raison obéissaient à ce saint homme : Dans un bourg, il avait fait abattre un temple fort ancien, et il voulait couper un pin consacré au diable, malgré les paysans et les gentils, quand l'un d'eux dit : " si tu as confiance en ton Dieu, nous couperons cet arbre, et toi tu le recevras, et et si ton Dieu est avec toi, ainsi que tu le dis, tu échapperas au péril." Martin consentit ; l'arbre était coupé et tombait déjà sur le saint qu'on avait lié de ce côté, quand il fit le signe de la croix vers l'arbre qui se renversa de l'autre côté et faillit écraser les paysans qui s'étaient mis à l'abri. A la vue de ce miracle, ils se convertirent à la foi.
La sculpture est une évocation de la lutte caractéristique de Martin contre les hérésies en Gaule. Bien que l'œuvre ne montre pas si les paysans sont épargnés ou écrasés , dans tous les cas les survivants se convertiront à la foi.
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Ici les païens écrasés par l'arbre. La saynète représente Martin faisant le signe de la croix, et l'arbre est retombé sur les paysans, qui gisent assommés. Celui au premier plan était armé d'une épée, montrant l'opposition violente à l'évangélisation de Martin.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Martin ayant détruit leur temple, les païens abattent un arbre sur lui. Au signe de la croix l'arbre est détourné.
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Miracle de Martin : Guérison d'un lépreux à Paris.
Saint Martin vient de descendre de son âne, sa monture habituelle ; il bénit et baisa un lépreux qui fut aussitôt guéri.
Le lépreux, surpris, en laisse tomber sa béquille derrière lui.
Les trois derniers tableaux du plafond peint de l'église de Zillis, Grisons, Suisse ( XIIe siècle ) sont consacrés à un épisode ayant rarement retenu l'attention des artistes : le diable apparaît à Martin comme un roi, en prétendant être le Christ.
Un panneau représente Martin portant un costume rouge et blanc figuré devant son église .
Dans un autre tableau le diable semble vêtu comme Martin et ayant la même posture mais une attention plus grande révèle que l'imposteur porte une couronne et son manteau s'enrichit de broderies. 
Le dernier tableau montre le démon s'enfuyant vers l'océan ; l'imposteur est ainsi dévoilé.
Le démon n'aurait pas dû être vêtu d'un costume royal pour tromper le saint. Jean Wirth rapporte les paroles de Martin selon la Légende dorée de Jacques de Voragine "Notre-Seigneur Jésus-Christ n'a jamais prédit qu'il viendrait revêtu de pourpre et ceint d'un diadème éclatant. Je croirai que c'est le Christ, quand je le verrai avec l'extérieur et la figure sous lequel il a souffert, quand il portera les stigmates de la croix " ( Wirth, 2008, p.353 ).
Crédit photo : Lafud, Wikipedia.org
Façade de la cathédrale San Martino, de Lucques, Toscane, Italie.
Martinus Monachoe Funtum Unvere Fecit
Grégoire de Tours successeur à la fin du VIe siècle de Martin sur le siège épiscopal est largement utilisé notamment pour raconter la mort du saint évêque ; il choisit la mort de Martin comme terme à son premier livre de l’histoire des Francs. »
Dès que le saint de Dieu eut commencé à être malade, les gens de Poitiers se réunirent à ceux de Tours pour suivre son convoi. A sa mort, il s’éleva entre les deux peuples une vive altercation (…). Pendant qu’ils se disputaient, le jour fit place à la nuit ; le corps du saint, déposé au milieu de la maison, était gardé par les deux peuples. Les portes ayant été étroitement fermées, les Poitevins voulaient l’enlever par force le lendemain matin ; mais le Dieu tout-puissant ne permit point que la ville de Tours fût privée de son patron. Au milieu de la nuit, toutes les troupes des Poitevins furent accablées de sommeil, et il n’y avait pas un seul homme de cette multitude qui veillât. Les Tourangeaux, les voyant endormis, prirent le corps du saint : les uns le descendirent par la fenêtre, d’autres le reçurent au dehors ; et, l’ayant placé sur un bâtiment, ils naviguèrent avec tout le peuple sur le fleuve de la Vienne. Étant entrés dans le lit de la Loire, ils se dirigèrent vers la ville de Tours en chantant des louanges et des psaumes. Les Poitevins, éveillés par ces chants, et ne retrouvant plus le trésor qu’ils gardaient, s’en retournèrent chez eux couverts de confusion. »
Eglise Saint-Martin de Vic, Nohant-Vic, Indre .
A la nouvelle de la mort de Martin les moines de Ligugé, accompagnés d'un certain nombre de Poitevins, accoururent, revendiquant, comme leur étant propre, la dépouille mortelle.
Lors de la veillée funèbre la discussion s'éleva entre les deux partis, chacun d'eux avançant des arguments à l'appui de sa revendication. Trop confiants en la victoire, les Poitevins s'étaient endormis ; mieux avisés, les Tourangeaux, profitant de ce sommeil, s'étaient emparés furtivement du corps du saint, et, l'embarquèrent sur un esquif l'avaient pour le mener dans les murs de Tours.
La peinture murale ci-dessus, à gauche, montre les moines de Poitiers endormis alors qu'à droite les moines de Tours font passer son corps par la fenêtre afin de l'ensevelir chez eux.
Du point de vue architectural on peut observer que l'artiste en arrière-plan a représenté l'oratoire de Candes et les églises de Tours.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Mort de Martin veillé par des moines.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
A travers une fenêtre les moines de Tours dérobent son corps.
Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Ils le transportent à Tours par la Loire.
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Le corps de Martin disputé entre les Poitevins et les Tourangeaux a été subtilisé par ces derniers qui vont faire passer le corps par une fenêtre afin de le transporter sur la Loire jusqu’à Tours. 
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Les Tourangeaux remontent la Loire avec la dépouille mortelle. 
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
L'arrivée du corps à Tours.
Bien que Martin soit mort début novembre, l'arbre derrière le cortège funèbre reste verdoyant.
Selon la légende, au fur et à mesure de l’avancée du bateau, le temps se radoucit, la végétation reverdit et les fleurs refleurissent, alors que la saison devrait au contraire aller vers l’hiver. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression "été de la saint Martin". Des dictons se forgeront : " L'été de la Saint martin dure trois jours et un brin. " ou "Si le brouillard entoure Saint Martin, l'hiver passe tout bénin".
Chapiteau de la Tour Gauzlin, abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret.
A sa mort Martin est élevé au Ciel par deux anges.
Signe de son importance, l'évangélisateur est représenté dans une mandorle alors que la plupart du temps celle-ci est réservée au Christ. Il contemple en souriant, du même sourire que celui des anges, la Sainte Famille dans un chapiteau qui lui fait face. Les têtes d'idoles païennes sont foulées au pied par les protagonistes.
Crédit photo : Michelet, wikipedia.org Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
L'âme de Martin monte au Ciel dans une mandorle à fond rouge soutenue par deux anges. Comme c'est d'usage dans les représentations de cette époque l'âme du saint est figurée sous la forme d'un nouveau-né, parce que la mort d'un saint correspond à sa " naissance au ciel ".
