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L'homme du manteau partagé
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Après l'écroulement le 26 mars 1928 de la façade sud de la tour Charlemagne des travaux de restauration ont été entrepris de 1936 à 1963.
À cette occasion, un haut relief du sculpteur Georges Muguet figurant le geste emblématique de Martin a été installé.

Le partage du manteau est le geste le plus connu de saint Martin; il constitue pratiquement l'attribut propre de ce saint. Il est constamment reproduit dans l'iconographie. C'est cette scène qui est désignée traditionnellement par « Charité de saint Martin ».
Un jour d'hiver d’hiver très rigoureux le jeune officier croise, à la porte d’Amiens, un mendiant nu grelottant qui implora son secours ; il coupe en deux son manteau et en donne la moitié au mendiant. La nuit suivante, dans son sommeil, Martin voit le Christ revêtu de la moitié de manteau donné au pauvre et décide de se faire baptiser.
Les artistes des diverses formes d'art de toutes époques représenteront la scène racontée par son biographe Sulpice Sévère ;
" C’est ainsi qu’un jour il n’avait sur lui que ses armes et un simple manteau de soldat, au milieu d’un hiver qui sévissait plus rigoureusement que de coutume, à tel point que des gens succombaient à la violence du gel, il rencontre à la porte de la cité d’Amiens un pauvre nu : ce misérable avait beau supplier les passants d’avoir pitié de sa misère, ils passaient leur chemin. L’homme rempli de Dieu compris donc que ce pauvre lui était réservé, puisque les autres ne lui accordaient aucune pitié. Mais que faire ? Il n’avait rien que la chlamyde dont il était habillé : il avait en effet déjà sacrifié tout le reste pour une bonne œuvre semblable. Aussi, saisissant l’arme qu’il portait à la ceinture, il partage sa chlamyde en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Sur ces entrefaites, quelques-uns des assistants se mirent à rire, car on lui trouvait piètre allure avec son habit mutilé. Mais beaucoup, qui raisonnaient plus sainement, regrettèrent très profondément de n’avoir rien fait de tel, alors que justement, plus riches que lui, ils auraient pu habiller le pauvre sans se réduire eux mêmes à la nudité."

Tour Gauzlin, abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret.
A gauche, saint Martin partage son manteau et donne à un pauvre la moitié qui n'était pas la propriété de Rome.


Détail d'un chapiteau de la Tour Gauzlin, abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret.


Façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, Charente.
L'emblématique saynète a été refaite.


Eglise Saint-Martin de Vic, Indre.
La charité de saint - Martin. Le soldat romain singulièrement représenté comme un cavalier monté sur un cheval blanc.


Collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, Poitiers, Vienne.
Martin coupe son manteau avec son épée pour en remettre la moitié à un pauvre.
( Peinture murale de la fin du XIe siècle ).

Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.


Crédit photo : Michelet, wikipedia.org
Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.

Un vitrail du XIIIe siècle situé dans le déambulatoire Sud, illustre la légende de Saint Martin de Tours. Ce vitrail a été offert par la corporation des métiers du cuir.
Martin est représenté à cheval, partageant son manteau avec son épée. Bien que n'étant encore que catéchumène il est déjà représenté avec un nimbe démontrant qu'il vit déjà selon l’Évangile.
La scène est supposée se situer à la porte d'Amiens représentée ici assez symboliquement sur la droite du panneau.

Crédit photo : Michelet, wikipedia.org.
Vitrail de la Vie de saint Martin Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Eure-et-Loir.
Saint Martin endormi voit le Christ.

Sulpice sévère poursuit : " la nuit suivante, quand il se fut abandonné au sommeil, il vit le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait couvert le pauvre. Il est invité à considérer très attentivement le Seigneur, et à reconnaître le vêtement qu’il avait donné. Puis il entend Jésus dire à la foule des anges qui se tiennent autour d’eux : “Martin qui n’est que catéchumène” m’a couvert de ce vêtement. En vérité le Seigneur se souvenait de ses paroles, lui qui avait proclamé jadis : “Chaque fois que vous avez fait quelque chose pour l’un de ces tout-petits, c’est pour moi que vous le faites”, quand il déclara avoir été vêtu en la personne de ce pauvre. Et pour confirmer son témoignage en faveur d’une si bonne œuvre, il daigna se faire voir dans le même habit que le pauvre avait reçu."
Sur ce vitrail, Martin dort, allongé sur son lit. Au-dessus de lui, le Christ apparaît dans une sorte de mandorle horizontale, entouré de deux anges thuriféraires Il tient dans sa main le pan du manteau, de la même couleur que celui qui revêt Martin, et n'en est plus vêtu.

Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.
Jésus apparaît en songe à Martin.


Portail Nord de l'église San Miguel, Navarre romane.

Détail de la cinquième voussure : saint Martin partageant son manteau avec un pauvre.


Eglise San Martin de Unix, Navarre.
Saint Martin à cheval donnant son manteau à un pauvre.


Eglise San Martin de Unix, Navarre
Plan rapproché sur le geste de Martin bien vêtu en cavalier.


Eglise San Martin de Unix, Navarre.
Gros plan sur le pauvre recevant le manteau.

Monastère San Juan de Ortega, Castille, Espagne.

Ce sarcophage roman fut préparé, dit-on, pour San Juan de Ortega.

Monastère San Juan de Ortega, Castille, Espagne.

Sur la face droite du sarcophage (le pied), saint Martin, à cheval, partage son manteau avec un pauvre appuyé sur un bâton.

Crédit photo : Céline et Jacques Lanciault
Détail de la façade des années 1200 de la cathédrale San Martino, de Lucques, Toscane, Italie.
Sculpture de Saint-Martin partageant son manteau avec un pauvre.

Il provient d'un ancien jubé de la cathédrale Saint-Martin de Mayence.
Cette représentation de Martin, une des plus célèbres de l'histoire de l'art allemand, est un relief montrant le saint et le mendiant dans la représentation classique: assis sur le cheval, Martin se tourne vers le mendiant debout derrière lui, vêtu de haillons. Ce dernier atteint la cape que le cavalier coupe avec son épée.

Détail d'une verrière du chœur de la cathédrale Saint-Gatien, Tours.