A la redécouverte du Quercy roman 

Abbatiale Saint-Pierre de Moissac, 82200
_______________
L'abbaye Saint-Pierre de Moissac en quelques dates

D'après une légende première mention d'une fondation par le roi Clovis au VIe siècle
1048 : affiliation à l'abbaye de Cluny qui installe Durand de Bredon comme abbé (il était également évêque de Toulouse); lancement de la reconstruction de l'abbatiale
1100 : le cloître roman est achevé sous l'abbatial d'Ansquitil
1120 : le portail sud de l'Eglise abbatiale est sculpté
1626 : le monastère est sécularisé (les chanoines augustins qui ne vivent plus dans le cloître remplacent les bénédictins)
1790 : les bâtiments sont vendus comme Biens nationaux pendant la Révolution
1998 : le cloître et le portail romans sont classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO

L'abbatiale telle que l'on peut la découvrir aujourd'hui, depuis la place Durand de Bredon, avec son célèbre portail à la fois chef d'œuvre de la sculpture romane et quelques aspects de forteresse…


… et vue du cloître.

La nef : partie inférieure romane, en pierre ; partie supérieure et fenêtres hautes gothiques, en brique rouge.

Le clocher-porche


Avec le cloître il ne subsiste de l'édifice roman du XII e siècle que le clocher-porche situé au sud de la nef qui abrite l'entrée principale et son tympan.
Il se compose au rez-de-chaussée d'un narthex surmonté d'une salle haute.



Le clocher-porche a été fortifié ou consolidé ver1180 par une construction doublant le mur initial.
On observe un chemin de ronde, un parapet crénelé et une galerie à mâchicoulis. Au-dessus, la superstructure de brique est d'époque gothique. Un clocher domine l'ensemble.
De chaque côté du porche deux personnages se tiennent debout sous de petites dalles en auvent.


Il s'agit de " Beatus Rogerius Abbas " portant les insignes épiscopaux tenant d'une main sa crosse de père abbé et bénissant de l'autre.



Un moine non dénommé.


A l'angle gauche du crénelage un sonneur joue de la trompe.

Le narthex
.

Vue d'ensemble de la salle située au rez-de-chaussée.

Depuis cette salle du rez-de-chaussée on entre à l'intérieur de l'abbatiale par un portail jumelé à arcs trilobés.


Des nervures en croisée d'ogives.


Marque de tailleur de pierre.




Personnages luttant avec des lions.


L'ornementation des importants chapiteaux du narthex fait appel à des motifs végétaux ou animaux,
tels ces loups et ces louves dont les têtes viennent se confondre, à l'angle, de la corbeille emportant une proie .


Fauves tenant dans leur gueule des oiseaux.


Quadrupèdes à tête unique à l'angle de la corbeille.


Des chapiteaux à décor végétal.


Rangées superposées de crosses végétales surmontées de deux têtes de cerfs.


Créatures monstrueuses vomissant des feuillages.


Des végétaux chargés de fruits.

La salle haute

Au-dessus du narthex prend place un espace dont la fonction demeure indéterminée.
Christian Riviere "avance une interprétation : " Elle est une des spécificités de l'architecture religieuse clunisienne qui l'appelle la Galilée (le terre promise). Cette chapelle utilisée notamment dans la liturgie de Pâques fait le lien entre la terre et le ciel (d'où sa clé de voûte ouverte). Architecturalement selon les codes des moines clunisiens initiés, on retrouve toute la symbolique de la Jérusalem Céleste: une salle carrée faite de 4 murs (comme le Temple ou la ville de Jérusalem) munie de 3 ouvertures sur chaque mur qui sont les 12 portes de la cité céleste". 

L'accès à cet étage sous le clocher se fait par le cloître.



Vue générale de la salle haute recouverte par une coupole.


De plan carré, sa voute est constituée de nervures qui rayonnent autour d’un oculus central et douze voûtains triangulaires.


Douze grandes baies s'ouvrent sur les côtés de la salle haute.


Des marques de compagnonnage gravées sur les colonnes peuvent être remarquées.
Ce sont les signatures de ceux qui avaient réalisé un ouvrage afin d'être payés à la tâche



Depuis certaines des baies l'intérieur de l’église abbatiale de style gothique peut être perçu.
_________________________________