Portugal, route romane 2

Eglise São João de Tarouca

A dix-neuf kilomètres de Lamego s'élève le monastère de São João de Tarouca dans son site dominé par les hauteurs de la serra de Leomil.
L'église commencée en 1152 a été achevée et consacrée en 1169. Elle a ensuite été l'objet de rénovations et agrandissements, en particulier aux XVIIe et XVIIIe siècles loin des prescriptions architecturales de saint Bernard.

Vue d'ensemble du premier monastère de l’Ordre de Cîteaux fondé sur le territoire portugais au XIIe siècle. Il est consacré à saint Jean Baptiste alors que les Cisterciens dédiaient habituellement leurs abbayes à la Vierge Marie.


C'est au fond d'un jardin soigné que l'église se présente au regard du visiteur.


La façade ouest a été remaniée au XVIIe siècle, ce qui explique les adjonctions fort éloignées de la sobriété cistercienne. Malgré ces ajouts l'ensemble de l'église rend encore compte de l'esprit de Cîteaux. 



La rose, quant à elle, est d'origine.

Par ailleurs on retrouve sur la façade l’image de Saint Jean-Baptiste et les armoiries du Portugal.

Des arcs qui s'entrecroisent entourent un cercle médian.


En s'élevant un peu sur la colline proche la façade latérale méridionale s'offre au regard.


La façade latérale sud comporte encore les contreforts élevés entre les parties de mur qui séparent les fenêtres aux arcs en plein cintre.


Les mêmes observations peuvent être faites relativement à la façade latérale nord avec aussi toujours les anciennes corniches reposant sur des modillons nus.
Le portail septentrional bâti au XIIIe siècle a conservé son aspect d'origine.


A l'intérieur de l'église - avec ses transformations baroques loin de la tradition cistercienne - on découvre prenant place devant des murs tapissés d'azulejos, du début du XVIIIe siècle, un tombeau en pierre.


Il s'agit du sarcophage monumental du Comte de Barcelos, mort en 1354.


Le sarcophage en granite surmonté de son gisant.


Le thème de l'ornementation sculptée laisse penser que le défunt était mort lors d'un accident survenu au cours d'une chasse au sanglier.
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Les adjonctions architecturales et les campagnes de décoration des siècles suivants ( autels de style Renaissance, revêtements d’azulejos et de bois dorés de l'époque baroque, etc… ) ont modifié considérablement l'austérité primitive préconisée par l'esprit de Cîteaux.
Dans les constructions cisterciennes, simplicité et sobriété architecturales priment, et tout décor superflu est banni. Fonctionnalité et rigueur sont associés à un élan spirituel qui se traduit par une grande maîtrise des lignes, des volumes et de la lumière. Les abbayes témoignent dans leurs pierres, au-delà de la simple beauté, de ces valeurs de dépouillement, de pureté et de spiritualité.
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