POITIERS
NOTRE-DAME LA GRANDE
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Son nom ancien était Sancta Maria Major ; alors pourquoi ce vocable alors que nombre d'édifices romans ont des dimensions plus grandes ? Sans doute, pour la distinguer d'autres églises de même appellation élevées à Poitiers. Si ce ne sont pas ses dimensions qui font la grandeur de ce chef-d'œuvre de l'art roman poitevin ce sont ses proportions et la qualité artistique de son ornementation.
Verticalement des faisceaux de contreforts-colonnes surmontés de lanternons délimitent la façade de forme presque carrée. Un pignon triangulaire domine l'ensemble.
Les trois niveaux de la façade sont séparés horizontalement par deux corniches. Le programme iconographique de la proclamation du message chrétien s'étend sur les trois registres. L'objet de notre étude - les images sculptées des portails - fait que nous n'aborderons pas les parties hautes de la façade pour ne retenir ici que le premier niveau.
Les nuits d'été, la façade ( hier noire, de nos jours claire après les travaux de restauration des années 1993-1995 ) se pare de couleurs retrouvant pour un temps les apparences polychromes qu'elle devait avoir au Moyen Age.
La façade, fruit d'une campagne de construction du XIIe siècle, est la partie la plus admirée de l'édifice car, dans la culture de l'époque, elle constitue un véritable livre d'images décoratives et édifiantes.
Voussures et chapiteaux ne servent pas de supports à une sculpture narrative ; c'est à la célèbre frise qui les surmonte qu'il reviendra d'exposer le thème de l'Incarnation.
Le rez-de-chaussée comporte un portail en plein cintre ouvert entre deux arcatures aveugles en arc brisé.
Au-dessus du portail et des arcades latérales on observe la fameuse frise avec son programme iconographique..
A gauche du portail, c'est d'abord Adam et Eve de part et d'autre du pommier où s'enroule un serpent.
Ensuite, Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse, rouleau de texte ou livre en mains, annoncent le salut.
L'Annonciation suit : l'ange salue Marie. A droite, de la tête de Jessé sortent l'arbre symbolique et une tige florale où repose la colombe de l'Esprit.
A droite du portail, est représentée la Visitation ; une des deux cousines pose la main sur le ventre de l'autre afin de constater son état. Toutes deux sont accompagnées de suivantes.
La scène de la Nativité ; Marie, allongée, tend le bras vers un berceau d'osier où repose Jésus.
Le Bain de l'Enfant dans une cuve en forme de calice tandis que Joseph semble songeur.
Au-dessus des trois arcades l'horizontale est soulignée par une luxuriance de métopes, modillons et frise ( masques, animaux et feuillages ).
La sculpture ornementale est au service de la sculpture historiée ; elle complète, elle met en valeur le programme iconographique ( M.T.Camus, 2009.p. 382 ).
Quatre voussures magnifient une porte de dimension pourtant modeste. Le répertoire offre une grande diversité.Le végétal domine, sous de multiples formes: feuilles découpées, alignées, isolées ou placées tête-bêche, rinceaux de toute sorte, fleurs fruits en grappes.
L'animal tient aussi une place importante : des quadrupèdes indéterminés; lions serpents oiseauxsurtout le goût pour l'hybride, à la fois animal et végétal partout des oiseaux et des quadrupèdes dont la queue devient feuille au portail.
Créature diabolique à double queue dont chaque extrémité se termine par une petite tête hideuse : un symbole de Satan.
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| Détail des motifs décoratifs des 2 autres voussures. . |
L'homme n'occupe dans ce répertoire décoratif qu'une place modeste ; un rare visage s'observe seulement dans quelques claveaux des voussures.
Sur les voussures du portail comme sur les chapiteaux il y a une diversité de bêtes fantastiques.
Détail de l'ornementation des chapiteaux ( côté gauche ) recevant les quatre voussures du portail.
Détail de l'ornementation des chapiteaux ( côté droit ) recevant les quatre voussures du portail ; les corbeilles sont plus érodées que celles d'en face
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