Le portail de la Vierge
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Le Portail dédié à la Vierge Marie est celui qui est au Sud de la façade. Il a été installé dans les années 1210-1220, donc après le portail Sainte-Anne, mais le portail central du Jugement Dernier lui est quelque peu postérieur. Il retrace, selon la tradition de l’Eglise, la mort de Marie, sa montée au Paradis et son couronnement en tant que reine du Ciel.
Il a fait l’objet d’une vigoureuse restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des neuf grandes statues qui avaient été détruites en 1793.


Le troisième portail à gauche de la façade occidentale est surmonté d’un gâble triangulaire.
♦️Le tympan et les voussures


Le tympan illustre le Couronnement de la Vierge à la fin des temps ; c'est ce qui a donné son nom au portail.


Au centre du tympan, Marie, au Paradis, est assise sur le même trône que le Christ. Un ange lui pose une couronne sur la tête pendant que Jésus la bénit et lui tend un sceptre. Elle est ainsi devenue reine du Ciel devant toute la Cour céleste composée d’anges, de patriarches, de rois et de prophètes installés dans les voussures successives.

La figuration romane de la Vierge assise présentant l’Enfant sur ses genoux – le Trône de Sagesse (sedes sapientae) que l'on a trouvé encore au portail Sainte Anne- est ici abandonnée ; c'est cette nouvelle représentation qui prévaudra dorénavant aux temps gothiques.




Le portail comporte deux linteaux. Le linteau supérieur représente la « Dormition » (mort) de la Vierge. En présence du Christ qui bénit sa mère et montre de la main gauche le ventre où la Parole de Dieu prit chai, deux anges soulèvent son linceul afin de l'enlever au Ciel. Les apôtres entourent Marie.


A l'extrémité gauche du linteau saint Paul est même représenté à côté de saint Pierre abrités par le figuier.

A l'extrémité droite du linteau saint Jean est sous un olivier.

Au linteau inférieur, tenant des phylactères trois rois de l'Ancien Testament et trois prophètes entourent l’Arche d’Alliance contenant les Tables de la Loi données à Moïse sur le Mont Sinaï. Cela matérialiserait jadis la promesse faite par Dieu à son peuple ; maintenant la Vierge est considérée comme la Nouvelle Arche d'Alliance puisque par elle est venu le Sauveur qui a accompli la promesse divine a été accomplie ; Jésus est venu sauver l'humanité.


Les voussures au premier niveau sont occupées par des rois et des prophètes debout.


Les voussures sont ensuite peuplées de rois, de prophètes et d'anges en bustes.

♦️Sculptures du trumeau, des ébrasements et des piédroits



Vue d'ensemble des sculptures du trumeau, des ébrasements et des piédroits.

La Vierge Marie portant l'Enfant de la partie supérieure du trumeau.

♦️Lilith, femme-serpent et le péché originel
La partie inférieure du trumeau, sous les pieds de la Vierge est ornée d’une superbe sculpture en trois séquences représentant Adam et Eve : la Création de la femme, la Faute et la Punition.


A l'extrême gauche de la sculpture Adam est endormi au pied d’un arbre, Dieu lui donne une compagne semblable à lui. Au centre Adam et Eve se trouvent de part et d'autre de l'arbre de la connaissance du bien et du mal avec les fruits défendus pendant à ses branches. Un détail surprenant auquel on ne s’attend pas et qui mérite de retenir l'attention.

 

Au milieu de ses branches apparaît un buste de femme, munie d'une longue queue de serpent la tête tournée vers Eve qui mange la pomme. Il s’agit de Lilith qui, depuis Notre Dame de Paris, assouvit sa vengeance en tentant sa rivale. Elle a les traits d’une femme séduisante, poitrine nue, et le bas de son corps est celui d’un serpent.
Le diable a la forme d’une femme séduisante munie d’une longue queue de serpent. Il s’agirait peut-être de Lilith personnage dont il est fait peu mention dans les Ecritures canoniques mais qui est un démon féminin dans la tradition juive. Dans les légendes juives répandues au Moyen-Age, Lilith est présentée comme la première compagne d'Adam avant Eve.
Enfin à l'extrême droite c'est l’expulsion classique d'Adam et d'Eve du jardin d’Éden qui peut être observée.

♦️Représentations sculptées des ébrasements et des piédroits
De chaque côté des deux portes, neuf statues en pied ont été refaites au XIXe siècle par l’Atelier de Viollet-le-Duc après les destructions révolutionnaires de 1793. L'iconographie des ébrasements est consacrée à l'hagiographie, c'est-à-dire aux saints. Particularité intéressante de ce portail les parties centrales des piédroits situées près des vantaux sont constituées d’une série de bas-reliefs représentant les signes du zodiaque et les travaux des mois.


Un empereur, puis saint Denis évangélisateur des Gaules et premier évêque de Paris décapité vers 250 portant sa tête dans ses mains entouré par deux anges.
A droite on observe des signes du Zodiaque : sous le Lion se situent les signes des Gémeaux, du Taureau, du Bélier.


Des représentations humaines et animalières peuvent être observées sous les pieds des statues.




  • Saint Jean-Baptiste, saint Etienne, la patronne de la ville de Paris sainte Geneviève qui avait protégé Lutèce des armées des Huns, saint Sylvestre.

Détail : Sculpture humaine sous les pieds des grandes statues.


Aux piédroits, ce sont les signes du zodiaque associés aux travaux ou aux activités du mois correspondant qui sont figurés. 
 Le couple Lion / Juillet est illustré par une scène évoquant l'époque de la moisson avec un homme portant sur son épaule une gerbe.


Avec le couple Balance/Septembre, on observe une scène figurant les vendanges : un homme foule le raisin dans une cuve.
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