Le portail Sainte Anne
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Le portail Sud à droite de la façade occidentale, dédié à la mère de Marie sainte Anne, a été installé vers 1200 avant les deux autres portails. Son tympan est le réemploi d’un tympan précédent réalisé une cinquantaine d’années auparavant pour l’ancienne cathédrale Saint-Étienne.
Vue d'ensemble du portail possédant deux portes en bois aux ferronneries du XIIIe siècle ouvragées ; il est entouré de deux contreforts pourvus de niches.
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Les niches abritent deux exemples de restitution du programme sculpté entrepris au XIXe siècle symbolisant d'une part l'évêque saint Denis et de l'autre la Synagogue évoquant l'Ancienne Loi.
L'arc roman originel, vestige de l'ancienne cathédrale, a été remployé dans un arc gothique sur le nouvel édifice. Deux linteaux superposés comportent des frises sculptées.
♦️Iconographie du tympan
Au-dessus du tympan, Anges, Rois, Prophètes peuplent les voussures.
Au registre supérieur du tympan une Vierge à l’Enfant possédant encore les caractéristiques des vierges romanes en majesté. Assise sur un trône surplombé par un dais elle porte une couronne et tient un sceptre. Hiératique, assise sur une cathèdre, en majesté, la tête droite, le regard lointain, fixant un Ailleurs, cette vierge comme ses autres représentations romanes figure le mystère de l'Incarnation et tend à dépasser les seules réalités terrestres. Toutes ces vierges ont la position de Sedes Sapientiae, c’est-à-dire qu’elles siègent en « Trônes de la Sagesse. »
Cependant la main droite de l'enfant Jésus et le sceptre de la main gauche de la Vierge sont du XIXe, comme la frise végétale couronnant son diadème.
Ce qui est frappant c'est que Marie figurée dans ces Majestés romanes occupe le devant de la scène alors qu'elle n'a qu'une place discrète dans les textes canoniques.
D'un côté du trône se trouvent un ange balançant un encensoir puis un roi de France agenouillé qui pourrait être Childebert.
De l’autre côté du trône se trouvent également un ange thuriféraire, puis un évêque debout qui pourrait être saint Germain et un clerc assis en train d'écrire.
♦️Iconographie des linteaux
Sur le linteau supérieur sont figurées des scènes de l'Enfance de Jésus : l'Annonciation et la Visitation. A leur gauche Isaïe 7 ( 14 ) : " …la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel ".
La Nativité : Marie, l'Enfant dans la crèche et Joseph dans sa position habituelle.
Deuxième partie du linteau supérieur : de l'Annonce aux bergers aux Mages.
L'Annonce faite aux bergers.
Un pharisien et un docteur de la Loi.
Hérode sur son trône et les Mages.
Les écrits apocryphes relatent ainsi des détails dont les Ecritures canoniques ne font pas mention. Ils avaient le mérite de répondre aux questions des premières populations chrétiennes désireuses d’en savoir davantage sur Jésus et Marie. Nous retiendrons de ce linteau inférieur ajouté, aux saynètes un peu confuses, deux compositions scéniques directement inspirées du récit du Pseudo-Matthieu.
La scène de la désignation de Joseph comme époux de Marie est essentielle à la compréhension du message diffusé par les écrits apocryphes. Loin des écrits de Matthieu et de Luc, dans ces textes l’image de Marie a été façonnée de toutes pièces et celle de Joseph a été transformée : l’homme est un vieillard face à une très jeune vierge.
Le récit du Pseudo Matthieu rapporte qu’un jour au Temple de Jérusalem devait être désigné parmi quelques jeunes gens l’époux de la Vierge Marie, laquelle avait été consacrée à Dieu dès son plus jeune âge.
Chacun apporta une petite branche que le grand prêtre posa sur l’autel. Or, c’est Joseph, plus âgé que les autres et qui se tenait à l’écart qui vit sa branche fleurir et une colombe sortit du sommet de la branche. Joseph qui ne se trouvait là que parce que le Seigneur l’y avait conduit, fut ainsi désigné par cette branche fleurie pour devenir l’époux très pur de Marie.
A gauche, le rameau fleuri de Joseph attire le regard de jeunes hommes imberbes venus solliciter la main de Marie.
Au centre de la composition, lors de la cérémonie de mariage, le prêtre prend la main droite de Joseph, vieillard barbu, coiffé d’un chapeau pointu et celle de la jeune Marie. Derrière cette dernière se tiennent ses parents Anne et Joachim ; le père tenant la main de sa fille.
Le remords de Joseph apparaît dans la partie gauche de l'extrait du linteau représenté .
Le Pseudo-Matthieu précise que pendant les neuf mois suivants Joseph était occupé par son travail de charpentier sur un chantier éloigné. A son retour, constatant la grossesse de son épouse, il se lamente et songe à la répudier.
Eclairé par un ange il fait amende honorable auprès de Marie. C’est ce que l’artiste sculpte dans la composition ci-dessus.
En présence de l’ange qui vient de le rassurer, Joseph, à genoux, prie Marie pour qu'elle lui pardonne de l’avoir soupçonnée. Marie se penche alors vers son époux pour le relever et lui signifier qu’elle lui accorde son pardon.
♦️Iconographie des ébrasements
Au-dessous des linteaux, de chaque côté se trouvent neuf statues en pied refaites au XIXe siècle par l’atelier de Viollet-le-Duc après les destructions révolutionnaires de 1793. L'ébrasement droit accueille : saint Paul, le roi David, Bethsabée et un autre personnage royal. Au trumeau on observe saint Marcel, évêque de Paris au Ve siècle ; il écrase un dragon représentant les fléaux affligeant son diocèse.
L'ébrasement gauche comporte un roi, la reine de Saba, le roi Salomon et saint Pierre.
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