REGARDS SUR LE SENS DE L'EXISTENCE HUMAINE
QUESTIONNEMENTS, PIECES AU DOSSIER
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Qu’est-ce qui donne sens à l'existence ? C’est là une question désuète diront même certains, désabusés. Qui n'a pourtant jamais été interpellé, à un moment de son existence, par le temps, le temps qui passe et qui dure à la fois. A notre époque l'histoire s'est accélérée, les choses vont trop vite, une nouvelle chasse l'autre, les images ont tendance à se substituer aux mots, la télévision projette une certaine lumière sur certains événements, distille une sélection d'informations et en passe d'autres sous silence…au point qu'il arrive que des futilités fasse la une de certains journaux aux dépens de questions majeures. La question du sens de la vie nous traverse, sans cesse au moins dans certaines circonstances de notre vie, notamment lorsque la personne traverse une période de doute, de mal-être ou de dépression, ou encore lorsqu’il constate le malheur et la souffrance dans le monde. Il s’agit d’un questionnement métaphysique fondamental.
Dans un monde qui ne cesse de se transformer marqué par l'intensification des rythmes de vie et de travail les hommes sont jetés dans le temps pour une durée brève, avec des ambitions qui n'ont pas de limites et des moyens en revanche réduits. Il y a ceux assoiffés de pouvoir ; il y a, plus nombreux, ceux qui n'ont pas d'importance, dont on ne parle jamais et que la mémoire collective ne retiendra pas. L'homme, comme tous les êtres vivants, passe sur la scène du monde. Le temps passe et l'homme avec ! L'homme naît, est de son temps et subit les outrages du temps ; un jour le temps lui redemande sa vie, et il finit par passer un jour du temps. La barque de la vie restera soumise aux aléas du temps. Alors qu'est-ce que la vie, sinon un ensemble de flux et de reflux, de peines et de joies, de soucis et de plaisirs différents selon l'âge et la condition sociale. La vie est une aventure plus ou moins courte avec ses moments de bénédiction et d'affliction. Que sa vie ait été remplie de délices ou que les maux l'aient emporté l'homme sera obligé de la quitter pour retourner à la terre d'où il a été tiré. La condition humaine est marquée par le temps. C'est le lot de quiconque et personne ne peut arrêter son cours. Cette assertion qui a la banalité de l'évidence, chacun la redécouvre à un moment où l'autre de son existence. L'image de la dernière dépêche tuant la précédente qui s'était elle-même substituée à une autre traduit avec force le temps qui passe et échappe. Quoi qu'il en soit qui n'a jamais éprouvé le vertige du temps qui s'enfuit trop vite et qui consume sournoisement de l'intérieur ?
© Mai
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L'homme est son corps emporté par le temps. C'est par lui que l'individu s'exprime et entre en relation avec les autres. Par la mort ce corps cessera de l'affecter ; il n'exprimera dorénavant plus rien. Pour être, l'homme doit couvrir ses besoins à la sueur de son front. Il se livre à ses passions et à ses états d'âme ; en lui s'affrontent les forces du bien et du mal. Il est fait d'ombres et de lumières. La vie de l'être humain c'est avant tout le temps qui passe inexorablement, c'est-à-dire des années qui succèdent aux années, obscurcies par la brume de la routine quotidienne, pimentées par les percées lumineuses que sont les rares moments de bonheur. La vie, c'est cela : des gens qui attendent quelque chose de l'existence, d'autres qui se heurtent frontalement à un mur qui bouche, sans espoir d'éclaircie, l'horizon. Certains résument leur existence à l'accumulation effrénée de biens. D'aucuns, au lieu de rechercher les seules satisfactions de la chair et du plaisir, essaieront de se réaliser en mettant en oeuvre tout ce qu'il y a en eux de généreux. La volonté de développer la solidarité à l'égard d'autrui est la justification de leur engagement social militant. D'autres essaient de se réaliser dans la satisfaction de la tâche accomplie ; quelques-uns ne vivent qu'avec l'ambition de laisser une oeuvre qui leur survivra et leur assurera une vague immortalité... Pour beaucoup, enserrés dans les mailles d'une existence trop précaire, l'idée même d'attendre quelque chose de l'existence est tout à fait étrangère. Si le monde est manifestement dur pour beaucoup, il est également séducteur, envoûtant et dérisoire. Par ses attraits enchanteurs le monde conduit l'homme à s'étourdir par le divertissement. Dans la société contemporaine marquée par un individualisme exacerbé les réponses les plus variées sont ainsi apportées aux interrogations soulevées par l'existence selon la pondération que chacun accorde au matériel et au spirituel dans sa vie. La dynamique individuelle résulte de tensions entre, d'une part, l'immédiateté et l'urgence des affaires courantes et, de l'autre, les préoccupations d'ordre spirituel, plus discrètes et silencieuses, qui semblent bien souvent pouvoir être remises à plus tard. Dans notre société occidentale, la question du sens de la vie est souvent traitée de manière utilitariste : le but est d’éprouver du plaisir, d’être heureux, d’oublier ce qui fait souffrir. On cherche à profiter et à s’épanouir, par exemple en voyageant, en consommant ou en faisant la fête.
Ce monde est peu de chose et pourtant il est beaucoup. C'est un grand bonheur de traverser furtivement l'univers et le temps, vivant des printemps qui, au gré de la jeunesse ne passent pas assez vite et des automnes toujours trop fuyants pour les personnes au soir de l'existence. Alors que dire sur notre vie et celle des hommes pour dresser cet état de la société à l'entrée du XXIe siècle ? L'homme contemporain est écartelé entre ses lieux de vie et ses lieux de travail, entre ses passions et les nécessités laborieuses de l'existence, mais aussi inégalement partagé entre deux mondes, ce monde-ci et celui d'en haut. Les tonalités les plus marquantes du siècle qui se clôt sont les ambivalences du monde moderne et les clairs-obscurs de la condition des hommes.
L'examen des différentes dimensions de l'aventure humaine à l'aube du XXIe siècle permet de dégager des canevas de compréhension de la société et de nos contemporains : abandon des dogmes traditionnels et des arguments d'autorité, mouvements d'émancipation et d'autonomisation des individus, chacun devenant son référent ultime.
- Temps et maladie
- L'homme et la mort
- Croire à l'entrée du XXIe siècle
- Spiritualités plurielles
- Du sens de la vie
- Sur-l'au-delà
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