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Etudier les sépultures c'est véritablement comprendre, au travers des rituels et des pratiques funéraires les changements dans la perception du passage vers la mort. Ce sont les aspects « matériels » de la mort, les attitudes et représentations concrètes qui retiendront naturellement ici l’attention dans cette nouvelle étude consacrée à la mort aux temps romans.
✏︎Le rapport entre les morts et les vivants se modifie durant tout le Haut Moyen Âge.
L’histoire des pratiques funéraires à cette époque est liée à un processus de christianisation qui place en quelque sorte la mort au centre de la vie. Cette place centrale de la mort est visible géographiquement, puisque le cimetière qui durant l’Antiquité romaine était à l’extérieur des villes, se trouve, avec l’essor du christianisme, intra muros. La tradition antique de séparer le monde des morts de celui des vivants va être progressivement abandonnée.
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La mort à l'âge roman

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** A l’époque carolingienne, on ne cherche plus à exclure les défunts. Les morts étaient inhumés à la fois dans l’église, contre ses murs et alentour. C’est l'évolution vers le « cimetière médiéval ». En effet, aux temps carolingiens les rites, les funérailles, l’accompagnement du défunt, et autres pratiques funéraires sont de plus en plus pris en charge par l’Eglise.
A partir du IXe siècle, rompant avec l’exclusion des défunts hors les murs de la cité, le Moyen Âge va faire cohabiter les vivants et les morts sous l’autorité de l’Eglise. Ce rapprochement est à relier au souci d’être enterré près du lieu où reposent les reliques d’un saint, afin de bénéficier de sa protection et de son intercession auprès du Très Haut. L’espace cémétérial devient progressivement indissociable de l’église, dont l’enclos consacré doit mettre les lieux à l’abri de toute atteinte extérieure.

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Les dignitaires ecclésiastiques, seigneurs et riches bourgeois essaient de se faire inhumer dans le sol même de l’édifice. Les fidèles défunts n'appartenant pas à ce groupe des puissants ne pouvaient être enterrés qu’à l’extérieur, dans l’enclos paroissial composé de l’église et de son cimetière, les endroits privilégiés étant les plus rapprochés du sanctuaire, du lieu où reposent les reliques des saints. L’église, en effet, est construite autour de la tombe d’un saint, point de liaison avec le monde céleste, centre du culte et du pèlerinage.
L'aspect de la tombe varie en fonction des statut social du défunt. - Les humbles sont ensevelis nus dans leur linceul. Ils se retrouvent au charnier, ou dans les meilleurs cas, dans la fosse individuelle en pleine terre ou dans le rocher grossièrement creusé en forme de sarcophage. - D’autres - dignitaires ecclésiastiques, nobles - peuvent être déposés dans des tombeaux plus ou moins richement ornés. A l’âge roman la familiarité traditionnelle de l’homme avec la mort se caractérise, d’une part, par une forme d’acceptation de l’ordre de la nature… et, de l’autre, par la coexistence des vivants et des morts. Ce site essaie de donner un premier aperçu de la mort dans l’art roman, à partir d’œuvres où celle-ci se retrouve incarnée. Notre parcours imagé abordera dans un premier temps les pratiques funéraires, puis nous présenterons plus particulièrement les tombes et les cimetières avant d’évoquer l’importance du culte des reliques et de rappeler les perspectives eschatologiques de la fin des temps. Enfin on se demandera si ce ne sont pas de véritables leçons de vie qui se dégagent du thème de la mort dans l’art médiéval ?
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