* * L'abbatiale
Saint-Jean de Montierneuf :
une église de style composite
mais de caractère **
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Dédié à Saint-Jean l'Evangéliste, ce moutier neuf par rapport au moutier vieux que constituait l'abbaye de Saint-Cyprien, fut fondé en 1069. L'essentiel du gros oeuvre fut réalisé entre 1069 et 1086. L'édifice a connu dévastations, pillages et effondrements répétés ; par suite, de nombreux remaniements ont été effectués aux XIIIe et XVIIe siècles.
Le chevet et le transept vus de la vallée du Clain.
Le " moutier neuf " en quelques dates
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L'abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf est fondée, autour de 1069, par Guy-Geoffroy-Guillaume, comte de Poitou et duc d'Aquitaine. Celui-ci souhaite par cette création que l’église autorise son mariage avec Audéarde de Bourgogne, parente à un degré alors prohibé par l'Eglise. Cette fondation présente ainsi des airs de "rachat".
Mort, en 1086, le comte est inhumé l'année suivante dans l'église abbatiale. L'édifice était presque achevé. Confiée à l'ordre de Cluny, l'abbaye devient rapidement le plus important centre clunisien du Poitou.
Un nouveau quartier, le bourg Montierneuf, se développe autour d'elle, au nord de la ville fortifiée.
Le moustier neuf entre les murs de la cité et le Clain.
Extrait d' une toile de François Nautre ,
Tableau de 1619 intitulé " Le siège de Poitiers par l'amiral Gaspar de Coligny en 1619" Musée Sainte-Croix.
La dédicace fut faite le 33 janvier 1096.
Les parties hautes du chœur ont été surhaussées fin XIIIe début du XIVe siècles.
En 1562, le sac des protestants endommage fortement l'église. Fragilisés par ces assauts, le clocher et la nef s’effondrent partiellement en 1643.
Suivent alors d'importantes restaurations tout au long du XVIIe siècle, notamment de la façade, de la nef et du chœur.
Au 18e siècle, l'abbaye est abandonnée par les moines, l'église est désaffectée.
Au début du XIXe le clocher s’effondre entraînant l'effondrement des voûtes de la croisée et des deux dernières travées de la nef.
En 1817, le prêtre Sabourin lance une campagne de restaurations destinée à sauver l'édifice.
Malgré ces destructions et reprises, l'édifice est classé monument historique en 1860.
Vue plongeante sur Saint-Jean de Montierneuf depuis le chemin des dunes aux Couronneries.
Les parties romanes qui subsistent encore aujourd'hui sont le clocher à cône d'écailles de pierre (consolidé au XVIIe siècle), ainsi que deux des quatre clochetons d'angle, une partie de la nef, le chœur à déambulatoire et les absidioles aux contreforts-colonnes ornés de chapiteaux sculptés.
La partie supérieure du chœur est, quant à elle, constituée d'une haute abside polygonale gothique soutenue par des arcs-boutants.
La façade romane, trop endommagée par les protestants, a été rasée. La façade actuelle, reconstruite en retrait en 1643-44, est partiellement constituée de réemplois de pierres romanes, dont certaines sculptées.
Bien que peu lisibles on peut mentionner deux inscriptions du XIe siècle :
Inscription située dans le mur du collatéral, côté nord.
Elle rapporte la dédicace de l'abbatiale et la consécration de l'autel matudinal ( un des deux autels du chœur) par le pape Urbain II le 22 janvier 1096, la mort du fondateur le comte Guy-Geoffroy en 1086, l'ordination et la mort du premier abbé Guy, 1082 et 1092.
Inscription située dans le mur de gauche de la chapelle qui s'ouvre sur le bras gauche du transept.
Elle relate la consécration de l'autel, le 22 mars 1081 en l'honneur des apôtres Simon et Jude et de tous les Apôtres et du martyr Vincent.
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