* * Collégiale Saint-Hilaire-le-Grand
et les vestiges romans de l'ancien bourg Saint-Hilaire **
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Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les pèlerins faisaient étape à Poitiers, en particulier pour rendre visite au " très saint corps du bienheureux Hilaire" comme le leur conseillait Aimery Picaud au XIIe siècle.
L'église Saint-Hilaire-le-Grand vue du nord.
Hilaire, premier évêque connu de Poitiers en quelques mots
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Issu d'une famille païenne de Poitiers à l'époque gallo-romaine, il se convertit à l'âge mur au christianisme. Devenu veuf il est élu par la communauté chrétienne évêque de Poitiers vers 351-352.
Opposé à de nombreux évêques partisans de l'hérésie arienne soutenant que le Christ n'est pas Dieu mais simplement un homme, il est exilé en Asie Mineure en 356.
Revenu en Gaule en 361 il fait triompher la foi catholique définie au premier concile œcuménique de Nicée. Hilaire est rétabli dans son évêché. Sa réputation lui attire de nombreux disciples parmi lesquels Martin, qui établira , en 361 sur les indications d’Hilaire, le premier monastère de l’Occident chrétien à Ligugé et qui deviendra ensuite évêque de Tours.
Saint Hilaire et sainte Triaise, Musée Sainte Croix. © Christian Vignaud.
Après son retour d’exil, Hilaire dirige encore sa communauté jusqu'à sa mort le 13 janvier 368.
Hilaire est enterré dans un cimetière situé au sud de Poitiers, hors des murs de la cité, sur la route de Saintes, dans une chapelle dédiée à des saints martyrs locaux : Jean et Paul, martyrs romains du IVe siècle.
De nombreux fidèles viennent visiter le tombeau d’Hilaire sur la route du pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. La modeste chapelle des débuts doit alors faire place à des édifices plus vastes...
La collégiale en quelques dates
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... et c’est en 1049 qu’est consacrée l'église romane conçue pour accueillir les pèlerins de Compostelle et ceux de la région. A cette date une grande partie de l'église existe, notamment la tour-porche et la nef charpentée...
Dans les années 1070 des peintures murales sont réalisées.
Au cours du dernier quart du XIe siècle un voûtement en pierre est effectué nécessitant de réduire la largeur des vaisseaux primitifs et l'adjonction de nouveaux piliers.
Du XIIIe au XVIe siècles d'importants travaux eurent lieu : flèche sur le clocher, chapelles, deux portails...
L'église eut à souffrir des guerres de Religion. Le clocher finit par s'effondrer en 1590 sur les chapelles gothiques. Il fut reconstruit moins haut et sans charme.
Dévasté à la Révolution, l'édifice fut vendu en 1799 à un marchand de matériaux.
Après son classement comme monument historique en 1847 des travaux de consolidation et de rénovation furent entrepris au cours de la seconde moitié du XIXe siècle pour terminer par la façade reconstruite en 1884 mais plus courte qu'à l'époque romane pour permettre le passage d'une rue...
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Rappelons, enfin, que pendant des siècles, le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand fut le seigneur temporel du "bourg" Saint-Hilaire, situé en dehors de la cité.
Un monument dénommé communément « les Trois-Piliers » conservé au centre de la cour du restaurant actuel le Vingélique au 37, rue Carnot mérite également de retenir l'attention.
Surmontés du fameux chapiteau de" la Dispute" ces piliers de justice manifestaient l'autonomie en matière judiciaire du bourg Saint-Hilaire. Le vocable a perduré parce que le seul pilier encore visible aujourd'hui comporte trois demi-colonnes surmontées de trois chapiteaux.
Ce chapiteau de « La Dispute » et le pilier sauvegardé sont les vestiges d'une imposante construction romane de plan rectangulaire qui s'élevait en bordure de rue, à l'entrée du bourg Saint-Hilaire. Il a été trouvé en 1836 et conservé au Musée Sainte-Croix.
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