Eglise Santa Maria de Pombeiro*
Ribavizela près de Felgueiras
La construction romane primitive remonterait aux années 059 et 1102. Le monastère et l'église portent encore les marques des différentes époques qu'ils ont traversées, à savoir l'influence romane de la fin du XIIe et du XIIIe siècle.
À partir du XVIe siècle, le monastère a subi d'énormes transformations, en particulier pendant la période baroque.
La restauration de l'ensemble architectural a commencé dès le milieu du XXe siècle.
En arrivant sur site le regard est attiré par les deux tours - rajoutées au XVIe siècle - qui se dressent au-dessus de l'église et des bâtiments monastiques.
Crédit photo : https://pt.wikipedia.org/wiki/Mosteiro_de_Pombeiro
Encadrée par les deux tours ajoutées à l'époque moderne c'est la façade occidentale de l'église qui retient l'attention de l'amateur des vielles pierres médiévales.
Au-dessus du portail prend place une rosace du XIIIe siècle dont les deux archivoltes encadrantes sont supportées par d'étroites et longues colonnettes.
La rosace présente une certaine analogie de structure avec celle de l'église de Paço de Souza ci-après.
Ces deux élégantes rosaces comportent un anneau central entouré de huit cercles plus petits reliés les uns aux autres. L'encadrement externe comporte également de petites boules.
La façade ouest apparaît d'une grande sobriété avec un avant-corps abritant le portail principal aux archivoltes en plein cintre mais de facture différente.
De petits tores s'observent tant sur l'archivolte intérieure que sur l'archivolte extérieure.
Le tympan est lisse; il est ainsi d'origine ou remplace-t-il un élément sculpté disparu ?
Une archivolte comporte des évocations de rapaces et de quadrupèdes dévorant des êtres humains.
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Ces créatures animalières engoulant un petit personnage la tête en bas se rencontrent fréquemment dans la sculpture portugaise.
Ces deux archivoltes comportent de beaux feuillages et des motifs floraux variés et superbes.
Les motifs des chapiteaux sont avant tout décoratifs comme celui comportant des représentations végétales stylisées d'une grande richesse.
Les bases des colonnes présentent elles aussi des motifs décoratifs.
Le chevet comporte des contreforts prismatiques et des demi-colonnes adossées. Une moulure ceinture l'ensemble à mi-hauteur. Une étroite baie éclaire le sanctuaire.
Les chapiteaux extérieurs alternent avec des modillons servant de supports à la corniche.
Le chœur et son retable en bois sculpté rompent par leur faste avec la sobriété relative primitive du monument.
Voûte et chapiteaux d'une absidiole.
A l'intérieur de l'église - avec ses transformations baroques - on découvre un tombeau en pierre.
Le sarcophage en granite surmonté de son gisant.
Il est représenté soutenant sa tête d'une main et tenant son épée de l'autre.
Le thème de l'ornementation sculptée laisse penser que le défunt était chevalier voire mort lors d'un accident survenu au cours d'une joute ?
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* Remerciements à Michel Claveyrolas pour ses photos.
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