☞De la Route de l’Art roman…
La Route de l’Art roman officielle passe par 58 monuments situés, au bord des fleuves Sousa, Tâmega et Douro.
Elle englobe des monastères, des églises et des mémoriaux, des ponts, des châteaux et des tours qui ont en commun l'architecture romane, caractéristique de cette région.
En vérité, la Route de l'Art roman se répartit en 3 itinéraires reliés entre eux par la route, en suivant les vallées des fleuves et des rivières : la Route de la vallée du Rio Sousa, la Route de la vallée du Tâmega et la Route de la vallée du Douro.
… à une sélection d'édifices romans regroupés sous l'appellation routes romanes 1 et 2
Il s'agira d'effectuer un modeste survol de l'art roman portugais parmi un ensemble autrement riche.
* La "route romane 1" invitera à la redécouverte de 13 monuments
Carte d'après Zodiaque, 1987, p. 20.
Les monuments évoqués sont indiqués par une étoile rouge
* La "route romane 2" permettra la redécouverte de 13 autres monuments
☞L'art roman au Portugal
Le style roman de l’architecture a été introduit au Portugal entre la fin du XIX siècle et le début du XIIe. L’architecture romane s’est d’abord développée dans le Nord-Ouest dans les régions du Minho et du Douro (avec comme référence la cathédrale de Braga) qui s’étend plus tard vers le sud jusqu’à Coimbra. C’est dans les zones rurales de ces régions que la concentration de bâtiments romans est la plus forte, étant plus dense aux alentours des cours d'eau.
Les spécialistes nous expliquent que la plupart des constructions parvenues jusqu'à nous datent des XII et XIIIe siècles, c'est-à-dire de la dernière période de l'art roman qui s'est prolongée en ce pays plus longtemps qu'ailleurs.
Un expert comme Manuel Luis Real "si nous voulions chercher une caractéristique commune à la sculpture figurative du Portugal, nous devrions la définir comme un art essentiellement animalier et synthétique. La sobriété de l'architecture, le poids de la tradition ornementale préromane et la faible culture biblique et hagiographique de nos artistes a été déterminante dans la l'absence presqu'absolue de sculpture monumentale et de programmes iconographiques élaborés." ( Zodiaque, 1966, p. 71).
Et il justifie son analyse en précisant que ces programmes " présupposent une clientèle érudite et des maîtres d'œuvre avertis. S'il est certain qu'il y eut des personnalités, surtout ecclésiastiques, qui parvinrent à s'affirmer par leur dynamisme et leur culture, la majorité des gens, clercs compris, menait une vie simple, tout à fait éloignée des grands courants et de la thématique savante enseignée dans les principaux centres de l'époque. La religion semblait davantage inspirée par la crainte ou la piété que par le contact, direct ou indirect, avec les textes bibliques ou hagiographiques. En général la croyance religieuse ne devait pas s'étendre au-delà de la connaissance d'un nombre très réduit de thèmes ou dogmes. Tout le reste se limitait à une existence humaine élémentaire, hantée par les conséquences de la mort et par la justice divine... Les thèmes de l'homme prisonnier du péché, du châtiment, de la difficulté du salut, de la lutte entre le bien et le mal, paraissent être une constante de notre iconographie romane" ," ( Zodiaque, 1966, p.34 )
Ce qui conduit Artur Nobre de Gusmao à conclure que " notre roman a été marqué par une architecture puissante, dense, élégante, sobre et simple dans laquelle se sont fondues des solutions internationales liées essentiellement à l'Espagne et à la France et d'autres " populaires " spécialement au niveau du décor ; ce que certain historien de l'art a déjà désigné comme românico nationalizado, roman national" (Zodiaque 1987, p.18). C'est ainsi que les artistes représentent des luttes d'animaux dans laquelle apparaissent parfois de petites figures humaines. Un des thèmes préférés des sculpteurs est celui des lions et des oiseaux de proie groupés par paires et qui, dressés, déchirent des créatures, parfois des humaines- suspendues entre elles tête en bas.
On retrouve ainsi dans les motifs décoratifs, à côté des thèmes habituels à l'art roman, des éléments plus propres à l'ornementation portugaise. Si l'art roman portugais est sans doute caractérisé par sa grande simplicité, plus que par l'existence de grands programmes iconographiques, il n'en demeure pas moins attachant dans son expression de facture populaire de l'idée exemplaire du châtiment du péché.
En bref l'art roman portugais frappe par sa personnalité : " si, d'évidence, il a emprunté la plupart de ses formes et de sen décor à des régions souvent distantes, il a su assimiler ces influences et les combiner de façon tout à fait personnelle " ( Don Angelico Surchamp, Zodiaque, 1986, p. 7 ).
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GRAF. N. , MATTOSO J. et REAL M.- Portugal roman, Le Sud du Portugal, Collection " La nuit des temps ", Zodiaque, 1986.
GRAF. N. et DE GUSMAO A.N. - Portugal roman, Le Nord du Portugal, Collection " La nuit des temps ",
Zodiaque, 1987.
DIMIER M.A , PORCHER Jean, BELZEAUX P., DIEUZAIDE J., et FRANCESHI G. - L'art cistercien, La nuit des temps, Zodiaque, 1962.
SURCHAMP Angelico Dom - L'esprit de l'art cistercien. L'art cistercien, Zodiaque, 1962.
OURSEL Raymond - L'esprit de Cîteaux, Zodiaque. Les points cardinaux, 1978.
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La route de l'art roman
https://www.visitportugal.com/fr/content/la-route-de-l-art-roman
https://www.hisour.com/fr/portuguese-romanesque-architecture-29553/
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