Eglise Santa Maria La Real de SANGÜESA
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Malgré la surcharge de la décoration et la répétition de certains motifs la richesse sculpturale du grand portail a fait la célébrité du monument .
Santa Maria La Real vue des absides dominées par une haute flèche octogonale en pierre ; les latérales sont de moindre hauteur que celle du milieu ; en revanche les trois possèdent un même type de décoration.
La renommée de Santa Maria la Real provient, malgré une absence totale de perspective, du grand portail qui s'ouvre dans le mur Sud de l'édifice.
Le portail est le fait de plusieurs sculpteurs ; les deux plus fameux sont le maître français Leodegarius pour la suite de colonnes de l'ébrasement et le " Maître dit de San Juan de la Pena " pour les deux galeries couronnant le tympan.
☞L'œuvre du Maître San Juan de la Pena
Au-dessus du tympan prennent place deux galeries dues au Maître San Juan de la Pena. Elles sont constituées d'arcs en plein cintre supportés par des colonnes et chapiteaux doubles.
Au centre de la galerie supérieure est représenté le Christ Pantocrator bénissant et tenant un livre de l'autre main. Il est entouré comme toujours par les symboles du Tétramorphe.
Quelques uns des Apôtres représentés portant des livres.
Parmi eux saint Pierre reconnaissable à sa clef.
La galerie inférieure comporte les mêmes types de personnages avec livres et phylactères..
☞L'œuvre du Maître Leodegarius
Les deux séries de statues-colonnes de part et d'autre de la porte Sud.
Statues-colonnes du côté gauche du portail méridional.
Notre-Dame entre Marie-Madeleine à gauche et Marie, mère de Jacques à droite.
Sur le livre ouvert tenu par la Vierge Marie le sculpteur a écrit son nom :
" Marie, mère du Christ ; c'est Léger qui m'a fait "
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Les statues-colonnes sont coiffées de chapiteaux : l'Annonciation et la Présentation au Temple.
Le troisième est constitué de petites niches surmontant une tresse végétale.
Statues-colonnes du côté droit du portail méridional.
Après un chapiteau au décor analogue à celui du côté gauche on observe un jugement de Salomon.
Un décor végétal fait de feuilles charnues et portant des stries.
☞Le tympan, les voussures et les écoinçons sont des œuvres plurielles
✏︎ Le tympan du Jugement dernier
Ensemble du tympan et écoinçons du portail.
Les cinq voussures retombant sur les colonnes dessinent un arc brisé.
Comportant de petits personnages elles pourraient selon les spécialistes l'œuvre de Leodegarius.
Tympan et linteau du Jugement dernier.
Le linteau se compose de petits arcs en plein cintre qui abritent les Apôtres. Au centre sous un arc plus large on trouve la Vierge Marie et l'Enfant.
A la droite du Christ en majesté avec un nimbe crucifère sont figurées les âmes des élus et dessangles sonnant de la trompette..
Saint Michel pèse les âmes.
Trois personnages vêtus ont passé avec succès l'épreuve de la pesée des âmes. Pureté et joie émanent de ces êtres.
En revanche, de l'autre côté, figurent d'horribles têtes bouches ouvertes montrant les dents.
A côté d'un masque horrible des personnages nus représentent des damnés.
✏︎ Les voussures
Les cinq voussures se présentent comme un cadre en images pour le tympan au sein desquelles celui-ci s'inscrit.
A l'instar des trois partielles ci-dessus toutes les voussures en arcs brisés supportées par les colonnes comportent des personnages sculptés qui pourraient être l'œuvre de l'atelier de Leodegarius.
Apôtres, prophètes, hommes d'Eglise, moines, anges coexistent sans toujours critère de regroupement avec des figures féminines et masculines…
…côtoient des musiciens, jongleurs…
…ou des représentations de la luxure…
… ou des soldats avec armes et écus.
La galerie des métiers s'expose particulièrement sur la seconde voussure à l'exemple de ce qui pourrait représenter un potier …
… ou encore un cordonnier.
Il peut être comparé avec celui de la cathédrale de Pampelune au Musée de Navarre.
✏︎ Les écoinçons
Les écoinçons riches en sculptures fort variées donnent en même temps l'impression d'un agencement peu ordonné.
♦️L'écoinçon de gauche
Différents thèmes sont observés.
La luxure avec la femme tétée par des serpents et un crapaud.
Un guerrier sans tête dont le cheval piétine personnage couché sur le sol.
Le troisième registre se compose d'une pluralité de scènes, depuis Adam et Eve et ce qui a pu être interprété comme Caïn s'en prenant à Abel.
Adam et Eve et le serpent tentateur à côté des restes d'un ange assis.
Sous un faon tétant sa mère un quadrupède imposant laisse pendre sa grande langue.
♦️L'écoinçon de droite
La même variété se fait jour sur les thèmes d'inspiration des nombreux reliefs sculptés composant cet écoinçon.
Quatre pièces dont des harpies affrontées peuvent semble-t-il être attribuées au Maître de San Juan de la Pena, de même que plusieurs des reliefs ci-dessous.
En suivant l'interprétation de Dom L.-M. de Lojendio cette composition scénique pourrait avoir été influencée par une saga nordique dite de Sigurd.
A droite, en partie caché par un corps de quadrupède ayant une tête de femme échevelée, un guerrier tue un dragon de son épée ; en-dessous Sigurd, à droite du forgeron, transporterait le cœur du monstre.
La belle figure du forgeron au travail pourrait être de l'atelier de Leodegarius comme maints motifs des métiers représentés ci-dessus sur les voussures.
Un guerrier muni de sa lance précède une scène de chasse composée d'un chien poursuivant un cerf.
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