De l'abbatiale romane à la cathédrale gothique
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Si peu de traces en élévation subsistent du premier édifice des années 1005-1010, une seconde église romane est construite vers 1065-1080 présentant une nef de sept travées, à bas-côtés surmontés de tribunes.
Vers
1300 des fenêtres en arc brisé remplacent une partie des tribunes romanes. A partir de 1317, date de la création de l'évêché de Maillezais, le changement de statut de l'abbaye entraîna la transformation de l'édifice. Désormais cathédrale l'édifice se devait d'être plus grand, plus élancé, plus éclairé. Vers 1540 l'église sera dotée d'un chœur Renaissance dont il ne reste rien en élévation du chœur à déambulatoire et sept chapelles rayonnantes.
Saint-Pierre de Maillezais présente ainsi la singularité d'être une abbaye avec trois églises…



Les vestiges de cette élévation portent les marques des transformations destinées à agrandir, consolider, éclairer et magnifier l'abbatiale.


A droite 'imposant massif d'entrée date des années 1080 remplace la façade primitive ; au XIIIe siècle des travaux de consolidation sont engagés ; de robustes contreforts sont ajoutés de part et d'autre de l'édifice. Les petites fenêtres XI e du bas-côté Nord sont surplombées par les fenêtres de la tribune.


Ensuite, les trois travées en arcs brisés élevées vers 1300 remplacent les étroites fenêtres romanes ; à gauche, le transept du XVe.La porte dite de l'abbé est surmontée par une fenêtre rectangulaire décorée d'arcs brisés et de rosaces trilobées ; enfin à l'extrême gauche se trouve l'escalier du clocher.


Les vestiges d'ensemble de l'abbatiale-cathédrale avec à droite le soubassement de la chapelle Nord.


Perspective sur les élévations gothiques.


Coup d'œil sur les décors gothiques qui gagnent en raffinement : chapiteaux végétalisés stylisés .


Les différentes étapes de la construction vues cette fois sur ce qui était " l'intérieur " de la nef.
Les chapiteaux subsistants attirant le regard recevaient les voûtes d'arêtes du bas-côté.

Plan rapproché sur le personnage encadré de part et d'autre par des lions qu'il combat.


Les autres chapiteaux sont de type corinthien à feuilles d'acanthe.



C'est en gravissant les marches vers le sommet ( actuel ) de la tour-clocher que l'on va se rendre compte de ce qu'avaient été les différentes églises bâties au cours des siècles.



Seule une reconstitution au sol, issue des fondations retrouvées, permet aujourd'hui de se représenter les dimensions des constructions successives.


En montant au sommet de l'ancienne cathédrale on peut saisir toute l'ampleur du site et voir la configuration des divers édifices au cours du temps grâce à la matérialisation au sol des piliers de la nef et des chœurs qui permettent de dégager trois ensembles juxtaposés de bordures en hémicycle :
- d'abord, le chœur roman de Théodelin vers 1005 avec à droite la chapelle dédiée à saint Rigomer,
- ensuite, le chœur roman à déambulatoire imaginé par Goderan dans les années 1080 lorsque le pèlerinage prend de l'ampleur,
- enfin, le chœur Renaissance de Geoffroy d'Estissac, avec ses sept chapelles rayonnantes au milieu du XVIe siècle.



Photo à partir de la reconstitution numérique de l'abbatiale réalisée dans le narthex.

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