Cycle iconographique de l’Enfance du Christ incarné
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L’Adoration des Mages et la Présentation au Temple font partie du cycle iconographique de l’Enfance du Christ incarné.
Ces scènes n’apportent que peu d’éléments réellement nouveaux. Marie et l’Enfant sont au centre de la composition scénique, Joseph perplexe du fait de sa grande incompréhension apparaît le plus souvent en retrait.
L’Adoration des Mages :
Marie au premier plan, Joseph au second
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Matthieu relate la visite des Mages mais ne mentionne pas la présence de Joseph.
« Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Après quoi, avertis en songe de ne point retourner chez Hérode, ils prirent une autre route pour rentrer dans leur pays. »Matthieu 2.11-12
Le Pseudo-Matthieu, quant à lui, mentionne la présence de Joseph :« ils ouvrirent leurs trésors et donnèrent de très riches présents à Marie et à Joseph »Pseudo-Matthieu.16.2
Les « ymagiers » de notre corpus n’ont guère représentés Joseph recevant les présents des Mages ; ils l’ont figuré mais à une place en retrait des personnages principaux.
Chapiteau déposé de la salle capitulaire, cathédrale d'Autun,
Saône-et-Loire. XIIe siècle.
Scène de l'Adoration des Mages. On peut remarquer le geste de l'Enfant tendant les bras pour toucher les présents.
Chapiteau déposé de la salle capitulaire, cathédrale d'Autun,
Saône-et-Loire.XIIe siècle.
Sur une autre face de la corbeille de l'Adoration des Mages l'artiste a représenté Joseph pensif.
En retrait de la scène, Joseph assis sur un tronc d’arbre, la main gauche sur la hanche et le menton reposant sur la main droite, assiste perplexe à la scène.
Ancienne prieurale de La Charité-sur-Loire, Nièvre. XIIe siècle.
L'Adoration des Mages venant présenter leurs offrandes. Joseph cette fois debout derrière Marie. Jésus nimbé regarde les présents apportés par les Mages.
Tympan du portal nord de la façade occidentale de l’église de Sant-Gilles du Gard.XIIe siècle.
Très mutilé, ce tympan permet tout de même d'admirer une composition très libre. L'Enfant Jésus, assis sur les genoux de Marie, accueille les Mages qui adoptent des positions diverses sur des plans différents. L'un d'eux montre l'Etoile. A droite de la composition Joseph est figuré assis dans cette scène du songe.
Tympan du portail nord de la façade occidentale de de l’église
de Sant-Gilles du Gard, XIIe siècle : plan rapproché de la scène du songe.
Joseph est représenté légèrement penché en arrière, les mains ouvertes dans un geste d’étonnement. L’ange semble descendre vers lui et porte un phylactère où est inscrit le message divin.
Après le départ des Mages, « voici que l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit :"Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; et restes-y jusqu'à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr."
Il se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte ; et il resta là jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : D'Égypte j'ai appelé mon fils. » Matthieu 2.13-15. 
Element du portail du narthex de la collégiale Saint Ours, Loches, Indre-et-Loire.1150-1160.
L’épisode des Rois mages.
Au centre, la Vierge en majesté tient selon une tradition bien établie, l’Enfant sur ses genoux ; Joseph est à ses côtés.
Les mages en adoration devant l’Enfant-Dieu. A droite, es rois mages sont endormis sur une même couverture.
Enfin, l’ange avertit les mages de ne pas retourner voir Hérode.
Elément du portail du narthex de la collégiale Saint Ours, Loches, Indre-et-Loire.1150-1160.
L’épisode des Rois mages.
Plan rapproché de Marie tenant l' Enfant avec Joseph à ses côtés.
Même si Joseph est, comme souvent représenté d’une taille, plus petite que la mère de Jésus, il est remarquable qu’il est assis comme Marie sur un trône de gloire. Cette représentation sculptée est assez rare pour qu’elle soit rapportée malgré les mutilations subies.…
Présentation au Temple :
Marie au centre de la composition, Joseph excentré
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Comme pour l’Adoration des Mages la Présentation au Temple n’apporte que peu de nouveautés.
L’évangile de Luc nous dit : « 2,22 Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la Loi de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,2,23 selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur : Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur 2,24 et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes.
2,25 Et voici qu'il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël et l'Esprit Saint reposait sur lui. 2,26 Et il avait été divinement averti par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. 2,27 Il vint donc au Temple, poussé par l'Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard, 2,28 il le reçut dans ses bras, bénit Dieu » .
De même le Pseudo-Matthieu raconte au chapitre 15 : « 1 Le sixième jour, Joseph entra à Bethléem, où il passa sept jours. Le huitième jour, il conduisit l'enfant au Temple du Seigneur. Et, quand l'enfant fut circoncis, ils offrirent pour lui une paire de tourterelles et deux petits de colombes. »
Partie droite du registre inférieur du tympan de la Résurrection bras sud du transept, vers 1135.
Ancienne prieurale de La Charité-sur-Loire, Nièvre.
Présentation au Temple. Syméon bénit Dieu en disant : "Maintenant, ô maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. »Luc 2. 22-33
Eglise Sainte-Eulalie, Benet, Vendée.Vers 1110-1130.
Siméon s'agenouille pour recevoir l'enfant des mains de Marie. Derrière celle-ci on note la présence de deux personnages soulevant une coupe contenant deux colombes ( Joseph et Joachim ? ) ; la prophétesse Anne clôt le cortège. 
Eglise Sainte-Eulalie, Benet, Vendée. Vers 1110-1130.
Plan rapproché sur Joseph et Joachim portant chacun une coupe contenant deux colombes.
Ancienne prieurale de l’Ile Bouchard, Indre-et-Loire, XIe siècle.
Variante de la Présentation au Temple.
Eglise Saint-Aignan de Brinay, Cher.XIIe siècle.
Les peintres n'ont pas manqué de représenter également la Présentation au Temple.
Eglise Saint-Aignan de Brinay, Cher.XIIe siècle.
Gros plan : Joseph offre deux colombes.
Façade occidentale de la cathédrale Saint-Lazare, Autun,
Saône-et-Loire. XIIe siècle.
Ici c’est Joseph - auréolé comme tous les autres acteurs de la scène - qui tient l’Enfant sur ses avant-bras recouverts d’un linge.
L’époux de la Vierge n’est pas encore représenté seul, mais reste intégré aux compositions scéniques relatant l’Enfance de Jésus.
Ce qui est intéressant ici est que Joseph montre une proximité physique avec Jésus, ce qui paraît plutôt rare. Faut-il y voir l’amorce d’une autre image de Joseph au rôle reconnu plus important dans la mesure où il paraît plus actif ?
Contrefort droit du portail de l’Abbaye Saint-Pierre,
Moissac, Tarn-et-Garonne.Vers 1110-1130.
Pendant que Marie, Jésus, la prophétesse Anne et Syméon se soucient les uns des autres, Joseph se retourne vers l'Ange qui l'avertit qu'Hérode veut tuer l'Enfant.
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