Cocoricos sur les toits
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Assurément les girouettes qui représentent un coq sont les plus répandues à Buxerolles comme partout en France et dans beaucoup d’autres pays européens.         

Le nom du coq provient de la racine celtique kog, qui signifie rouge. C'est non seulement la couleur de la crête du volatile mais aussi celle de l’aurore.
C’est au chant du coq que le soleil se lève. Il symbolise le passage entre les ténèbres et la lumière. Il préside à la défaite des forces obscures de la nuit et de ce fait est porteur d'une espérance, celle de la lumière et du jour retrouvé.


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Depuis le 8 juin 2005 c''est un nouveau coq en cuivre qui orne le clocher de l'église saint-Philippe et saint Jacques ( le Mineur )
après que le clocher ait été endommagé par la foudre en 2000.

♦️Le coq comme symbole
Le symbolisme du coq est lié à son comportement habituel mais aussi au fait qu'il est souvent le seul mâle de la basse-cour. Les différents traits de caractère attribués à cet animal ( orgueil, agressivité…) sont déduits de son comportement.
Du fait de la vaillance de ces volatiles, des combats de coqs sont organisés dans certains pays. Cette pratique très ancienne consiste à faire s'affronter sur une aire de combat appelée gallodrome deux coqs domestiques portant à leurs pattes de dangereux ergots.
Le coq a fait l'objet de nombreuses et variées interprétations symboliques.

* Le coq dans la symbolique chrétienne
Dans la religion chrétienne, il incarne le Christ annonçant le jour nouveau de la foi. Le coq a été choisi parce que, comme le Messie, il annonce, à tous, le passage des ténèbres à la lumière.
Le célèbre épisode biblique du triple reniement de l'apôtre Pierre exprimé avant le chant du coq a servi d'assise à la valorisation de ce dernier. Mais Pierre n'est pas le seul apôtre à avoir pour attribut ce volatile. Il en est ainsi notamment de saint Jacques le Majeur, protecteur des chemins de Compostelle. Le coq rappelle à propos de cet apôtre le miracle du pendu dépendu :

Une famille de pèlerins, père, mère et fils, sur le chemin de Compostelle, s’arrête pour une nuit à Santo-Domingo où l’on vénère saint Dominique de la Calzada. A l’auberge, le fils refuse les avances d’une employée de la maison qui, vexée, décide de se venger. Elle glisse dans la besace du jeune homme une coupe et un couvert d’argent et l’accuse de vol après le départ des trois pèlerins. Le fils est rattrapé, jugé, condamné à mort. Pendant ce temps, les parents ont poursuivi leur pèlerinage. A leur retour, voulant retrouver le corps de leur fils, ils le découvrent vivant, sous la potence, soutenu par saint Jacques en personne. Ils courent chez le juge, lui raconte cette histoire qui est une preuve de l’innocence de leur fils. Mais le juge ne les croit pas. Le magistrat était attablé et dégustait un coq rôti. Il dit : « Je vous croirais quand ce coq chantera ». Le coq se dresse alors sur ses ergots et se met à chanter. Le jeune homme est immédiatement innocenté.

 A suivre Daniel Couturier, qui rapporte une autre tradition se fondant sur une hymne de Prudence, la résurrection du Christ aurait eu lieu au chant du coq.  Le coq serait l’oiseau de lumière, ‘’ l’oiseau annonciateur du jour qui appelle les âmes à la vie chrétienne’’. Comme le Christ, il annonce l’arrivée du jour après la nuit, symboliquement ’’Celle du bien après le mal’’. De même que le coq annonce le jour nouveau, de même, le chrétien attend le jour où le Seigneur reviendra.          
Les premiers chrétiens se seraient réunis pour une prière matinale au chant du coq, jusqu’à l’apparition des cloches, vers le V ème siècle.
Tout se tient dans ce domaine ; la source chrétienne du symbolisme du coq est sans doute plurielle ;
on peut penser que plusieurs courants symboliques sont à l'origine d'une représentation de ce volatile au faîte de nombreuses églises. Toujours est-il que l'existence d'un coq de clocher remonte au moins au IXe siècle, avec celui érigé au sommet de l'église de Brescia, au nord de l'Italie ; il aurait virevolté encore en 1719… 

* Le coq emblème de la France
L’idée d’un coq emblème des Gaulois est relativement récente.
André Dupont dans la Gazette des Buis n°7, janvier 2012, p.16 rappelle que " le terme latin gallus donné par les Romains aux habitants de notre pays a un double sens : à la fois le coq et le Gaulois. Jules César dans la Guerre des Gaules compare la fougue des guerriers gaulois à la vaillance du coq protégeant sa basse-cour. C'est un symbole de virilité… Mais le coq n'a jamais été le symbole de la Gaule. Pour les étrangers, il symbolise la France aux origines paysannes, fière, opiniâtre et féconde. Cependant on ne prête pas que des qualités à l'animal ! Il est orgueilleux… Ce sont les "ennemis héréditaires "de la France, les Anglais, qui, par dérision, rappelèrent le rapprochement déjà fait par Jules César en prétextant que les Français et en premier, leur roi Philippe-Auguste, étaient aussi orgueilleux que le roi de la basse-cour. Par esprit de contradiction, nos compatriotes auraient adopté l'emblème ! "
Selon
Daniel Couturier ce n'est qu'à la Révolution que le coq aurait été réellement associé " au républicanisme car c'est à cette époque qu'il apparaît sur les drapeaux, les boutons de l'armée et les décorations, emblème repris pour les besoins de la cause quand il fallait faire face ou résister…"( 2002, p.69 )
Courants d'inspiration symbolique chrétienne et branche païenne " gauloise " du symbole représenté par le coq ont fait que notre volatile a eu et a encore une longue carrière puisqu'il surplombe encore moult toitures.

♦️Les types de girouette-coq
Ce motif ne se trouve pas seulement sur le clocher de l'églises du Vieux bourg mais aussi sur les faîtages des maisons individuelles. C'est le type de girouette qu'ont retenu un certain nombre d'habitants de notre commune afin de personnaliser leur demeure.

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Un coq en relief poussant con cocorico.

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Elégante variante.la queue largement déployée du coq chantant lorsque le jour pointe.

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Représentation classique du coq batailleur aux ergots prononcés.


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Un coq aux couleurs vives, aux "faucilles" bien étalées, agressif, protégeant les poules de sa cour.


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Le port de ce coq le jabot en avant jusqu'à l'excès, plastronnant, les ergots levés, incarne la fierté, l'orgueil du maître de la basse-cour. Les traces d'oxydation ( vert de gris ) montrent que ce coq a été réalisé en cuivre matériau qui s'oxyde et se protège naturellement.



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