Souches de cheminées
____________________
Longtemps nécessaires au chauffage des habitations et à la cuisson des aliments de leurs occupants, les cheminées ont de tous temps joué un rôle majeur dans les constructions.
Les cheminées étaient le plus souvent placées dans l’axe des pièces, leurs souches étaient implantées à cheval sur le faîtage des toitures à deux pentes, dans l’axe du pignon ou en léger décalage. Sur les toitures à quatre pentes, les souches s’élevaient très hautes au dessus des murs.
La souche (ou sortie de toit) constituant la partie extérieure qui contient le conduit de fumée fait suite au tuyau d'évacuation de fumées au-dessus de l'âtre ; elle conduit les gaz brûlés vers l'extérieur.
Suffisamment hautes pour le vent, les souches s’achèvent par un rebord prononcé, à la fois couronnement et rejet d’eau protégeant la base de l’ouvrage.
Souches d'allures différentes, au gré des exigences des matériaux à maçonner, de section carrée ou quadrangulaire le plus souvent.
Les dimensions des souches étaient proportionnées à celles des constructions, hautes et massives pour les logis nobles, hautes et parfois doubles pour les maisons de riches propriétaires, ; les souches étaient plus simples et plus petites pour l’habitat modeste.
A l'origine elles sont de toutes les familles d’éléments minéraux, en fonction de la géologie régionale. Les formes, changeantes, sont moins le fait de la fantaisie qu'obéissance aux possibilités techniques des matériaux. Après avoir été édifiées en pierre locale, brute ou de taille, elles ont ensuite été réalisées en terre cuite, tuileaux plats, puis en briques de dimensions normalisées, avec un couronnement.
♦️Sorties de toit en pierre
Rue Hippolyte Véron.
Très vieille souche en pierre constituée de moellons de différentes tailles et à couronnement de tuileaux.
Rue de Lessart.
Souche en pierres de toutes dimensions couronnée de trois mitrons en terre cuite.
Logis de La Barre.
La différence de couleur des toitures en tuiles pour la partie ancienne du logis, en ardoises pour l'agrandissement du XIXe siècle . C'est cette partie de la construction qui comporte deux cheminées en pignons.
Cheminée en pierre ; le crépi qui se détériore laisse apparaître le petit appareil régulier de pierre.
Rue Hippolyte Véron.
Sortie de toit en pierres de dimension irrégulière.
Rue de l'Ormeau
Sortie de toit en pierre de taille et couronnement de pierre.
Rue Hippolyte Véron.
Variante dominant une maison parfaitement rénovée.
Rue de Lessart
Souche en pierre avec un couronnement à débord prononcé et mitrons surmontés de chapeaux de terre cuite.
Rue Omer Bernier.
Souche et couronnement en pierre sur une maison au crépi refait.
♦️Sorties de toits mixtes, pierres et briques
On les voit apparaître tant sur les manoirs que sur les maisons bourgeoises, voire sur quelques maisons plus modestes.
Manoir de Clotet.
Sur l'agrandissement du logis au XIXe siècle avec terrasse et balustrade de belles souches de cheminées pointent vers le ciel avec des débords prononcés.
Le manoir de la Charletterie possède les mêmes sorties de toits mixtes, mais elles sont difficiles à voir depuis la rue étant fortement cachées par le feuillage.
Manoir de la Loubantière..
Des cheminées difficilement visible du domaine public. Pour les apercevoir il faut aller sur le chemin reliant l'Ormeau à la Vallée. ( L'itinéraire de rando 7 B du Grand Poitiers ).
Chemin de la Loubantière.
En revanche cette sortie de toit mixte pointant fièrement vers le ciel s'offre au regard du passant.
Rue du Planty
En pignon grande sortie de toit quadrangulaire pierre et brique à fort débord.
Rue Hippolyte Véron.
En pignon, souche modeste mixte avec couronnement simple en pierre.
Un regard sur les couronnements de la souche.
Les constructeurs ont ajouté à l’extrémité supérieure des cheminées des cordons de pierre servant de rejets d’eau ou des dalles de couronnement afin de protéger le plus possible le mortier et la maçonnerie contre l’infiltration d’eau.
Le couronnement des souches extérieures de cheminée est un élément important de l’intégrité d’une maison, autant sur le plan visuel que fonctionnel. Il peut s’agir de grandes dalles installées à l’extrémité de la souche, d’un cordon de pierre servant de rejet d’eau ou de couronnement principal et conçu de manière à empêcher le plus possible l’eau de pénétrer dans la cheminée.
Les souches se protègent des intempéries et par des débords variés, simples ou plus ou moins moulurés.
Certaines architectures savantes montrent des souches de cheminées à moulurations ou à décor de pierre, de brique ou des deux en mélange, dont le style prolonge celui des façades.
Rue de l'Orbras.
Une vieille maison rurale avec une souche crépite avec couronnement prononcé en pierre.
.
Rue Hippolyte Véron.
Couronnement de pierre avec ressauts donnant un effet fort esthétique.
Rue de l'Ormeau.
Couronnement de pierre aux belles moulures.
Rue de l'Orbras
Souche avec crépi et couronnement à débordement en ciment mais travaillé.
♦️Sorties de t.oits en briques
Les souches en terre cuite annoncent une tradition plus récente, due à une possibilité nouvelle, celle d’acheter des fournitures fabriquées manuellement d’abord, puis mécaniquement. Des souches de briques plus normalisées deviennent possibles.
Chemin de la Loubantière.
Sortie de toit d'une maison rurale : souche de tuileaux inégaux et de briquettes inévitablement gauches ; couronnement de briquettes en encorbellement.
Toit restauré en pavillon bien caractéristique de la rue de Lessart !!!.
Rue de Lessart.
Souche montée en briques normalisées comportant mitrons et chapeaux métalliques.
Rue Hippolyte Véron.
Souche quadrangulaire en briques de couleurs différentes avec fort débord et mitrons
.
Manoir de Clotet
Souche de section carrée à proximité d'un bel épi de faîtage.
Rond Point de la Vallée.
Souche datant d'une cinquantaine d'années réalisée par le propriétaire avec mitron en terre cuite.
____________________