Des femmes des Saintes Ecritures
figurées dans le costume des temps romans
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Les imagiers romans ont représenté des personnages et scènes de la Bible tout en se faisant les témoins de leur temps c'est-à-dire en représentant les modes vestimentaires et objets de la quotidienneté de l'époque. C'est ainsi que l'on peut acquérir quelques informations sur la vie courante des populations des XI et XIIe siècles.
Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, Vienne.
A droite du portail, est représentée la Visitation ; une des deux cousines pose la main sur le ventre de l'autre afin de constater son état.Toutes deux sont accompagnées de suivantes.
☞Des compositions bibliques transposées dans la quotidienneté des XI-XIIe siècles
Les artistes ont figuré des personnages dans une tenue vestimentaire contemporaine de l'exécution des sculptures.
Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, Vienne.
L'Annonciation suit : l'ange Gabriel salue Marie et lui annonce qu'elle donnera naissance à un enfant qui sera appelé Fils de Dieu.
Marie est revêtue d'un bliaud (tunique) à larges manches dont l'encolure en V laisse apparaître la chemise. Il est maintenu à la taille par une cordelette nouée. Le col et le bord des manches sont ornés de broderies ou de passementeries. Deux mèches de cheveux nattés avec un ruban retombent sur la poitrine. La passementerie, la ceinture, les rubans témoignent d'un vêtement aristocratique alors que Marie est, selon la Bible, une jeune fille de condition modeste.
L'Annonciation : Marie porte son regard vers l'ange.
Portail nord, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
La Vierge et l'ange de l'Annonciation ; Joseph perplexe.
Eglise de la Chaize-Giraud, Vendée.
L'arcade latérale gauche évoque l'Annonciation. L'ange Gabriel s'avance vers Marie étonnée mais attentive ; elle porte une longue robe plissée robe aux longues manches pendantes en vogue au XIe siècle.
- Deux Annonciations à Notre-Dame de la Couldre à Parthenay, Deux-Sèvres.
- Elles sont relatives aux naissances respectives de Jésus et de Jean Baptiste. Le message divin transmis par Gabriel est figuré par l'archange plongeant tête en bas vers la Vierge et Zacharie.
- Cette double transmission du message divin traduit l'acceptation - immédiate pour Marie et au moment où Zacharie donnera à son enfant le nom de Jean - des volontés divines.
Sur la deuxième voussure, figure, à gauche, l'Annonciation à Marie avec l'ange descendant du ciel.
Originalité de N.D. de la Couldre : à droite, figure l'Annonciation au prêtre Zacharie représenté debout près de l'autel de l'encens. L'archange lui prédit que sa femme Elisabeth concevrait un fils ( Jean Baptiste ).
Portail nord, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
A droite on trouve une représentation de la Visitation curieusement évoquée après l'Adoration des Mages. La Vierge et sa cousine s'enlacent.
Façade de Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, Vienne.
Marie, allongée, tend le bras vers l'Enfant
La Nativité. Marie est étendue sur un lit composé d'un cadre, de quatre montants ornés d'une boule. Ce beau meuble, le coussin et les draps de la literie ne se trouvent que dans les très riches demeures. Jésus est, comme tous les nouveaux-nés, emmailloté et repose dans un lit d'osier.
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Façade de Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, Vienne.
Le Bain de l'Enfant nimbé dans une cuve en forme de calice.
Les sages-femmes ont un vêtement particulier à leur profession qui dégage largement les bras.
Collégiale de Chauvigny, Vienne.
L'Adoration des Mages ( Avec la signature de l'artiste : " Godefroid m'a fait " ). Les Mages, couronnés, sont agenouillés devant l'Enfant Jésus tenu par la Vierge. Sortant de l'angle droit du chapiteau la main de Dieu rend témoignage à l'enfant ; à gauche l'étoile brille.
Eglise Notre-Dame de Lignières -Sonneville, Charente.
Les rois mages, coiffés comme souvent les voyageurs dans l'iconographie romane, apportent les cadeaux. Tous les personnages sont très richement vêtus.
Eglise Sainte-Eulalie, Benet, Vendée.
La Présentation au Temple. Siméon s'agenouille pour recevoir l'enfant des mains de Marie. Derrière celle-ci on note la présence de deux personnages soulevant une coupe contenant deux colombes ( Joseph et Joachim ? ) ; la prophétesse Anne clôt le cortège. " Le huitième jour, auquel l'enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom qu'avait indiqué l'ange avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère. Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, - suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, -et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur" Luc 2. 21-24.
Collégiale de Chauvigny, Vienne.
La Présentation de Jésus au Temple : l'autel est marqué d'un X. Jésus vient placer ses mains entre celles du vieillard Siméon.
Portail nord, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
La Fuite en Egypte : Joseph se retourne vers Marie.
Eglise d'Usson-du-Poitou, Vienne.
Une plaque décorative archaïque représente le Christ en croix entre la Vierge et Saint Jean, d'une part, et de l'autre, deux soldats ( le porte-lance et le porte-éponge). De chaque côté de la tête du Christ les emblèmes personnifiés du soleil et de la lune.
Vitrail de la Résurrection, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
Première grande figure composant le vitrail : le Christ de la Crucifixion qui occupe plus de la moitié du vitrail.
Détail du portail de la Résurrection, cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
Au pied de la croix se trouvent la Vierge et Longin une lance à la main.
A titre de comparaison voici la Vierge Marie portant la coiffe des femmes du XIIIe siècle qui encadre avec saint Jean le Christ du jugement dernier sur une fresque d'un voûtain du transept sud de la cathédrale Saint-Pierre et Saint Paul, Poitiers, Vienne.
Cette figure fait partie des peintures murales du XIIIe siècle récemment mises au jour et débarrassées de la couche de badigeon qui les dissimulait. Le public peut de nouveau les admirer depuis mai 2016.
Détail du vitrail de la Résurrection. Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, Poitiers, Vienne.
Scène de la Résurrection : un ange est assis sur le tombeau en présence des saintes femmes. La mort est vaincue ; le Christ est ressuscité. Gros plan sur les saintes femmes en marche vers le tombeau et tenant un pot d'onguent.
Eglise de Lesterps, Charente.
Dans l'église, il n'y a plus de chapiteaux décorés en place. Cependant, dans la première travée du collatéral sud sont installés deux chapiteaux en calcaire provenant de l'ancien chœur. L'autre chapiteau montre les Saintes Femmes au Tombeau.
Eglise de Lesterps, Charente.
Le cercueil est soutenu par quatre colonnettes. Le côté est orné de palmettes. Un ange est assis sur le couvercle ouvert.
Eglise Saint-Martial, Chalais, Charente.
Le Tombeau entrouvert est surmonté d'un dais orné de trois croix pattées. A gauche une Sainte Femme s'agenouille et les deux autres se tiennent debout.
Chapiteau de l'ancienne église Saint-Martin conservé dans l'église actuelle de Saujon, Charente-Maritime.
Les Saintes femmes au tombeau. Le bliaud (tunique) de chaque femme se distingue par un motif différent. Il tombe sur des chausses à bout pointu en vogue au 12e siècle.
Eglise Saint Saturnin, Saint-Saturnin, Charente.
Le Christ entre la Vierge Marie et saint Jean.
Eglise du Vieux-Pouzauges, Vendée.
De l'histoire d'Anne et de Joachim, les parents de Marie ( mentionnés dans un écrit du IIe siècle, attribué à Jacques le Mineur ) on peut retenir la Présentation de Marie au Temple.
Joachim, Anne et Marie marchent les mains tendues dans un geste d'offrande.
Eglise du Vieux-Pouzauges, Vendée.
Marie devant l'autel du Temple. Elle a grandi en taille et en sainteté ( présence de l'auréole ).
Eglise de Benet, Vendée.
La procession de la Chandeleur est symbolisée par une suite de femmes à longues nattes tenant des cierges.
Notre-Dame de la Couldre, Parthenay, Deux-Sèvres.
David apparaît d'abord assis entre un homme et une femme identifiés par les spécialistes comme pouvant être Urie et Bethsabée.
☞Autres représentations féminines à connotation explicitement religieuse
Dans les évocations religieuses les femmes sont le plus souvent soit Eve, soit les saintes femmes ou des femmes martyres ; la femme peut aussi représenter symboliquement l'Eglise, les Vertus combattant les vices, les Vierges sages et les imprévoyantes de la parabole.
A Saint Nicolas de Civray ( Vienne ) - comme ici à Dampierre-sur-Boutonne ( Charente-Maritime ) où la même figuration est rencontrée- la femme tenant des pains consacrés peut évoquer symboliquement l'Eglise en tant qu' Epouse du Christ. Toutefois d'autres hypothèses interprétatives sont aussi possibles car le personnage est à n'en pas douter une femme et qui plus est sans voile sur la tête ; alors elle pourrait ne tenir que des sortes de disques bien profanes !
Eglise Saint-Nicolas de Civray,Vienne.
Femme portant deux disques marqués d'une croix symbolisant le pain consacré. C'est l'Eglise présentant l'Eucharistie.
Eglise d'Aulnay-de-Saintonge, Charente-Maritime.
Chapiteau extérieur, côté nord. Même composition scénique.
Eglise Saint-Michel, Saint-Angeau, Charente.
Un personnage féminin priant les mains jointes.
Eglise de Salignac-de-Mirambeau, Charente-Maritime.
Dommage que le visage a été partiellement endommagé ; femme les mains jointes.
Ancienne abbatiale de Saint-Jouin-de-Marnes, Deux-Sèvres.
Le voyage médiéval n'a pas pour but le tourisme ; il s'effectue pour régler des affaires, voire pour effectuer un pèlerinage. Ici femme pèlerine longuement vêtue tenant son bâton de marche.
Eglise Saint-Nicolas, Civray, Vienne.
Nicolas, les trois jeunes filles et leur père pourraient être les personnages ici représentés. Un épisode de la légende de saint Nicolas ( IVe siècle ). Il jeta, de nuit, par la fenêtre trois bourses d'or chez un voisin qui, faute de dot, destinait ses filles à la prostitution ; ainsi purent-elles épouser d'honnêtes maris.
Eglise Sainte-Radegonde, Talmont-sur-Gironde, Charente-Maritime.
Saint Georges, protégé par son écu, tient à distance le dragon, évitant une mort certaine à la princesse reconnaissable à ses longues manches pagode.
Chapiteau de l'ancienne abbatiale d'Airvault, Deux-Sèvres.
Une femme debout les mains croisées représente l'Eglise symbolise l'Ecclesia; un cavalier avec un écu transperce de sa lance un dragon dont on perçoit sur la gauche de la corbeille les anneaux. Evocation du combat que le chrétien doit effectuer en permanence contre le mal ?
La victoire sur le dragon évoquerait alors sa conversion réussie, le retournement victorieux de l'homme qui aurait maîtrisé son propre dragon intérieur en d'autres termes, ses passions.
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