Des compositions édifiantes
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  • Si l'image de la femme est employée la plupart du temps pour dénoncer la luxure elle peut être utilisée aussi, bien que beaucoup plus rarement, à des fins édifiantes.
  • Deux exemples pourraient être rapportés, d'une part, par le thème abordé par un chapiteau, d'autre part, par des évocations allégoriques sous la forme de figures féminines représentant " les arts libéraux ".


✏︎ Chapiteau dit de la luxure et du désespoir


Chapiteau du bas-côté Sud de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine, Vézelay, Yonne.

Comme précédemment le corps féminin mordu par un serpent entend bien être une évocation de la luxure ; seulement ici la femme n'est pas seule ; elle est associée à une autre figure assez singulière " le Désespoir "qui fait que la " Luxure "ne devrait pas seulement être considérée pour elle-même ; la première évocation ne prendrait seulement son sens plénier qu'en relation avec la deuxième représentation.

Pour reprendre les termes de Viviane Huys-Clavel " les plaisirs des sens et le désespoir qu'ils sont susceptibles d'entraîner conduisent à l'acédie, paresse de l'esprit qui condamne irrémédiablement l'être à l'errance et à la vacuité intellectuelle" ( 2008, p.21 ). Le danger pour l'individu - n'oublions jamais le point de vue monastique - pourrait être encore plus grand.

L'acédie, paresse de la foi chez le moine, devint chez les laïcs péché d'oisiveté," forme générale et universelle du désordre moral", gaspillage d'un temps précieux qui devrait être consacré aux dévotions assurant le salut éternel.


✏︎Figurations des arts libéraux

    Hérités de l’Antiquité les sept arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium.
    • Les arts du trivium sont perçus comme la base nécessaire à la maîtrise des arts du quadrivium.
    • Ces sept arts libéraux constituent l'ensemble du savoir que peut acquérir l'homme médiéval. Rappelons enfin qu'en suivant les idées augustiniennes le discours médiéval met la foi au centre de toute connaissance et place les arts libéraux en programme d'enseignement préalable à l’étude de la théologie.
    • Si la musique fait souvent l'objet de compositions figurées dans l'imagerie romane c'est plus rarement que l'ensemble des arts libéraux est représenté.
    • Nous en donnerons l'exemple des allégories figurant au portail roman intérieur de la façade Ouest sous le porche de la collégiale Saint-Ours de Loches, Indre-et-Loire.
    • Le cordon extérieur de la troisième voussure du portail comporte toute une série de personnages disposés selon la courbure de l'arc. Ce sont ces femmes aux habits finement drapés qui figurent, selon G. Fleury ( 1997 ), les sept arts libéraux. Malheureusement il n'est pas toujours aisé de bien discerner leurs attributs symbolisant ces fameux arts libéraux.

    • Les trois voies ou trivium ( grammaire, rhétorique et dialectique ) sont relatifs au pouvoir du langage.

    1° LE TRIVIUM


     1. La Dialectique arbore un serpent autour de la taille.



    2. La Rhétorique tenant un vase dans sa main gauche ( prévu pour une fleur de rhétorique ).
    3. La Grammaire portant sur l'épaule la férule redoutée des écoliers ....



    2° LE QUADRIVIUM


     Les quatre voies ou quadrivium ( arithmétique, géométrie, musique et astronomie ) se rapportent au pouvoir des nombres.
    4. L'Arihmétique et son livre.

    5. La Musique et sa petite harpe.

    6. La Géométrie tenant un grand compas.



    7. L'Astronomie regarde le ciel et tend la main droite vers deux étoiles. Evidemment ces formes féminines allégoriques figurant les arts libéraux ne présentent guère les attraits généralement attribués à la féminité ; elles revêtent toutes le costume médiéval d'époque.


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