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Cool Text - Espagne romane du Nord-Ouest 268093579145967


La richesse du roman ibérique Nord-Atlantique est telle qu'on peut difficilement - même au modeste titre d'invitation à la découverte - en faire l'inventaire en un seul site. Tout au plus peut-on espérer en donner une première image en glanant au passage quelques monuments rencontrés en traversant les provinces atlantiques. Une balade imagée qui ouvre des chemins pour guider les pas et le regard tant vers certains fleurons les plus célèbres que vers les édifices méconnus situés hors des sentiers battus de quelques provinces du Nord-Ouest.

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La péninsule ibérique atlantique
Cette galerie photos entend modestement préparer la route en présentant les divers volets de l'art roman d'une partie Nord-Ouest de l'Espagne ; il est bien entendu que c'est in situ que ces œuvres doivent être vues. Par commodité, un regroupement géographique - critiquable - sera effectué en associant des édifices réputés mineurs à un édifice clé en raison de leur relative proximité géographique.

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Sur cette partie de la péninsule ibérique se côtoient de modestes édifices ruraux tel l'ermitage de San Bartolome Orena et les sommets de l'art roman qui se nomment Santiago de Compostela, San Isidoro, Santo Domingo de Silos … La splendeur de certains monuments les plus caractéristiques des temps romans ne doit pas faire omettre les expressions rurales les plus humbles parce que celles-ci ont pu ouvrir la route, ou sont révélateurs des particularismes locaux ou simplement parce qu'elles sont également la manifestation d'une même ferveur créatrice.

Quelques traits de l'architecture du VIIIe au XIIIe siècles : du préroman à la transition vers le gothique.
Ce site entend donner modestement une idée de la richesse du patrimoine religieux médiéval du Nord-Ouest de la péninsule ibérique en présentant aussi bien des monuments préromans que des édifices correspondant à un stade déjà avancé de l'art roman au XIIe siècle et quelques autres déjà rattachés au début du XIIIe.

✏︎ De l'art préroman.

À l’époque wisigothique, une série d’édifices péninsulaires construits sur le plan en croix grecque avec un certain nombre d’aménagements, correspondant, semble-t-il, à un usage monastique. Partout triomphe l’arc outrepassé, qui apparaît comme le sceau de l’hispanisme.
Après l’invasion arabe, Cordoue supplante Tolède et, même s’ils réussissent à préserver leur indépendance politique, les chrétiens de Galice sont contraints de se soumettre à l’impérialisme artistique de l’Andalousie musulmane.

Entre l’art de la fin de l’époque wisigothique et
l’art mozarabe, il existe de nombreuses affinités qui résultent de communes références à l’Orient.

  • Suite à l'invasion musulmane de 711, sur les terres reconquises, où les souverains favorisèrent une politique de repeuplement, les chrétiens libérés ou venus du Sud ont usé, dans leurs œuvres, de formes artistiques influencées par celles des musulmans.
  • Les monuments reprennent les traditions wisigothiques ( arcs outrepassés) en les enrichissant d'apports musulmans ( coupole nervée, modillons à copeaux soutenant les toitures, …).
    La partie de l’Espagne sous examen conserve encore des éléments mudéjars qui associent des éléments romans et gothiques dans l’agencement de leurs plans à des traits caractéristiques de l’art musulman tels que les arcs en fer-à-cheval, les frises et les plafonds en bois, et surtout l’emploi de matériaux comme la brique, et la céramique au lieu de la pierre.

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    San Salvador de Valdedios, Asturies ** Las Huelgas, Castille.

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    Santa Maria Lebana, Cantabrie

    ✏︎ L'art roman.
    Au début du XIe siècle cette partie de la péninsule s'ouvre aux courants étrangers. Le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle suscite la construction de nombreuses églises où s'affirment les influences architecturales françaises. Les sculpteurs de chapiteaux notamment sont particulièrement remarquables.
    En mettant en avant la majesté du Tout-Puissant,
    Cluny entend édifier les âmes par une riche et foisonnante ornementation sculptée égayant les murs pleins et les arcs en plein cintre.
    Le foyer artistique que devient la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle accroît son éclat du fait de créations diverses qui surgissent à ses côtés : collégiale Santa Maria de Sar, église de Puertomarin … Ces monuments répètent les structures des modèle de Compostelle ou s'en inspirent directement.
    Ainsi surgit une floraison de constructions romanes, reflets fidèles du foyer de Compostelle jusqu'à ce que
    l'esprit cistercien dote l'art roman d'une nouvelle conception de l'expression et d'une nouvelle technique.

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    Santillana del Mar, Cantabrie ** Mondonedo, Galice

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    San Isidoro, Leon ** Santo Domingo de Silos, Castille


    ** Avec le mouvement cistercien la riche ornementation romane fait place à une stricte sobriété. Repoussant tout divertissement, l'esprit de l'art de bâtir cistercien se démarquera de l'art clunisien par la simplification du plan et des formes de ses édifices, par son austérité et son dépouillement.

    ** La réforme cistercienne initiera en quelque sorte un style architectural de transition qui annonce déjà à certains égards les
    innovations gothiques.

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    Meira, Galice ** Las Huelgas, Castille


    **Faut-il enfin rappeler que les profondes différences dans la nature du sol n'ont pas été sans influencer, tout à la fois, les paysages et l'art de bâtir ? Les monuments diffèrent de silhouette selon la nature des matériaux à la disposition des tailleurs de pierre et des artistes. Les assises granitiques donnent des roches dures engendrant une architecture sévère de formes et de couleur. Ces matériaux résistants se prêtent beaucoup moins que le calcaire tendre et blond aux riches ornementations finement ciselées. Chaleureux calcaire, rude mais noble granite voire grès seront métamorphosés par la main de l'artiste.

    Par ailleurs tout essai de décryptage d'une figure de pierre ne peut être véritablement tenté qu’en replaçant l'image dans son ensemble contextuel général. Compte tenu qu'on ne sait pas, la plupart du temps, ce qu'ont voulu exprimer exactement les imagiers romans il est difficile parfois de donner une signification univoque à des figures médiévales qui resteront par définition ambivalentes, polysémiques.

    Au final, il se pourrait que nombre d’images, non directement explicites, ne puissent être véritablement appréhendées qu'à des niveaux de lecture différents...

    De nos jours, la force expressive de l’image demeure même si son sens plénier n'est pas parfaitement retrouvé. Nos contemporains peuvent au moins se retrouver à ce niveau, même si la mémoire des pierres exprime plus profondément comment une partie de l'humanité s'est un temps définie avec ses problèmes, sa façon de voir et ses tentatives de se perfectionner elle-même ainsi que le monde dans lequel elle se situait.


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    Caldas Reyes, Galice ** Saint-Jacques-de-Compostelle, Galice

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    J'adresse mes plus vifs remerciements à Michel Claveyrolas, David Boudeau et Emmanuelle Jalladeau pour la richesse de leur contribution photographique.
    Ce travail d'évocation renvoie la recherche érudite aux spécialistes d'archéologie et historiens de l'art. Seule l'étude de leurs travaux peut restituer totalement la saveur de la richesse du patrimoine roman de l'Espagne du Nord-Ouest. C'est donc tout naturellement que nous déclarons notre dette de passeur d'images aux auteurs dont les œuvres ont été notre guide.
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