La frise + les grandes sculptures
Saint Thomas et saint Jacques le Mineur, par le maître de saint Thomas, le plus "roman" des sculpteurs de la façade. Avec bien des abréviations, sur le livre, se trouve inscrite la déclaration de Thomas NISI VIDERO IN MANIBVS EJVS FIXVRAM CLAVORVM ET MITTAM DIGITVM MEVM IN LOCO CLAVORVM ET MITTAM MANVM MEAM IN LATVS EJVS NON CREDAM ("Je ne le croirai pas à moins de voir à ses mains la marque des clous, de mettre ma main à la place des clous et de mettre ma main dans son côté") . Au passage, remarquons avec quelle injustice on s'acharne sur le pauvre Thomas qui a eu une réaction bien naturelle en ne voulant pas voir sa foi sombrer dans la crédulité. On oublie le magnifique courage dont les autres n'ont pas toujours fait preuve, lorsque le Christ se rend auprès de Lazare en Béthanie: "Alors Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons mourir avec lui." (Jn XI 16).
Remarquons le plissé très roman des vêtements, se terminant en bas par des "s". La hanche de Thomas ressort, les jambes sont croisées, comme pour l'Isaïe de Souillac, le Christ de la fresque Noli me tangere de Saint-Sernin à Toulouse, et les apôtres du portail de Saint-Etienne conservé au musée des Augustins de cette même ville.
Jacques le Mineur est de même facture, mais plus statique. Il porte un lourd manteau et ses pieds sont chaussés, signe de sa dignité épiscopale (les autres apôtres ont les pieds nus ou portent de simples sandales). Sur le nimbe: JACOBVS FRATER DOMINI JEROSOLIMITANVS EPISCOPVS ("Jacques, frère du Seigneur, évêque de Jérusalem"). Le cousin du Christ aurait été le premier patriarche de Jérusalem.
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