La tour Gauzlin

Un autre beau chapiteau à double couronne. Au centre se tient une sorte d'acrobate. Un analyste des symboles, se délectant à la lecture de saint Augustin qui jetait dans la même fournaise les démons, les mimes et les comédiens, prétend que les jongleurs et les acrobates figuraient sur les porches pour montrer que l'église leur était interdite. Si le fait de figurer sur un porche signifie une telle interdiction, on ne sait plus trop qui aurait encore eu le droit de pénétrer dans l'édifice. Quelle sinistre joie trouvent certains à condamner les joies simples? Nous péférons penser comme Gérard de Champeaux: "Le saltimbanque tenait une grande place dans le monde médiéval, à côté des troubadours et autres acteurs ambulants; il était de toutes les fêtes et sa présence évoquait l'étonnement amusé, la joie de ces réunions, voire la farce. L'homme roman avait assez de solide bon sens pour l'admettre dans son temple. On ne peut s'empêcher de penser à ce jongleur de Notre Dame qui, comme son lointain prédécesseur, le roi David dansant de toutes ses forces devant l'arche, exécutait ses plus belles pirouettes, la nuit, seul, devant l'autel de la Vierge" (Le monde des symboles, p. 336).

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