ROUGNAC
EGLISE SAINT-PIERRE
Dès le VIIIe siècle, une église est mentionnée à Rougnac. Toutefois l'église actuelle date du XIIe siècle. Au XVe siècle, la nef et la crypte furent agrandies vers l'ouest. C'est de cette époque que date l'arcature donnant accès à la crypte, au bas des marches.
L'église ne comporte qu'une seule nef dont la partie romane se situe à droite de l'entrée, à partir des colonnes engagées qui soutenaient la voûte aujourd'hui disparue. L'avant-chœur, plus large que la nef, a également perdu sa voûte. Le chevet plat supporte le clocher. Dans la partie la plus occidentale de la nef s'ouvre un large escalier donnant accès à la crypte qui s'étend sous la nef.
Selon Christian Gensbeitel, le portail ouvert dans la face sud de ce nouveau tronçon pourrait dater, au moins partiellement, du XIIe siècle. Sans doute s'agit-il du remploi d'éléments anciens venant du portail primitif construit en grosses pierres de taille.
On pénètre dans l'abside par un arc triomphal brisé s'appuyant sur des colonnes à chapiteaux. Elle est voûtée en croisée d'ogives, avec de puissants liernes attachés à la clé et des formerets sur les trois murs.
Le clocher, très massif, s'élève au-dessus de l'abside. Au nord comme au sud, deux gros contreforts épaulent une grande arcade animée d'une étroite fenêtre en plein cintre. A l'orient, on retrouve deux autres contreforts encadrant deux fenêtres en plein cintre éclairant l'abside. L'étage des cloches, qui s'élève au-dessus d'un cordon mouluré, a été refait en 1840.
Tous les chapiteaux sont d'excellente facture. Ceux des colonnettes présentent des motifs végétaux à feuilles grasses. Aux angles des grands chapiteaux de l'avant-chœur, des griffons ou des têtes de lions tiennent dans leurs gueules des tiges qui s'épanouissent en palmettes avec élégance sur toute la surface du chapiteau.
On accède à la crypte par un escalier large mais extrêmement raide situé dans l'axe de la nef. Après avoir passé l'arcature du XVe siècle, on entre dans une salle qui a les mêmes dimensions que l'église. Elle est couverte d'un berceau surbaissé. Les deux travées les plus orientales sont romanes.