MARTHON
EGLISE SAINT-MARTIN


Marthon PreĢsentation


Malgré les remaniements et bien des aspects déconcertants, dans son plan comme dans ses élévations, cette église présente un intérêt certain pour l'amateur d'art roman.


Elle est construite sur un plan en croix latine avec une nef de trois travées, une travée sous clocher couverte d'une coupole. Cependant le portail se trouve sur la face sud et la façade occidentale comporte un décor très haut situé. Les bras du transept sont dissymétriques. Quant au chevet, il est presque extravagant. L'abside principale offre une forme trapézoïdale. Une absidiole prend place sur le bras sud du transept, extérieurement en hémicycle mais quadrangulaire intérieurement. Au nord, un espace en quart de rond déborde largement le bras nord du transept et enferme la sacristie.

Il est impossible de prendre assez de recul pour photographier la façade, aussi une description s'impose. Disposition exceptionnelle en Charente, elle ne comporte pas de portail. Le mur, épaulé par trois contreforts plats, est aveugle jusqu'à mi-hauteur. Au-dessus du glacis du contrefort central, une arcature de trois arcades en plein cintre encadrées de colonnettes anime ce niveau. Dans l'arcade centrale s'ouvre une fenêtre éclairant la nef. Un cordon sans décor sépare ce niveau et le pignon triangulaire. Ce dernier est orné d'une arcature aveugle de deux arcades en plein cintre encadrées de colonnettes. Enfin, depuis l'écoinçon formé par les deux archivoltes, une colonne engagée s'élève jusqu'au sommet du pignon.

Le portail en plein cintre s'ouvre dans le mur méridional. D'aspect massif, il est constitué de trois rouleaux à arêtes vives et d'un rouleau d'archivolte dans décor. Les arcs s'appuient sur des impostes et des piédroits à arêtes vives. Dans les angles formés par ces piédroits, des colonnettes, aujourd'hui disparues, prenaient place.

Les trois travées de la nef sont renforcées à l'intérieur comme à l'extérieur par des grands arcs en plein cintre plaqués. Aux deux extrémités de la nef certains éléments laissent penser qu'une nef primitive avait comporté cinq travées avant d'être amputée d'un côté pour édifier la façade actuelle et de l'autre pour construire la travée sous clocher. La répartition des contreforts extérieurs semble confirmer cette hypothèse. La travée sous clocher, à la croisée du transept, est délimitée par quatre puissants piliers formant dosserets pour les colonnes engagées soutenant les arcs. Une coupole sur pendentifs de forme assez irrégulières, couvre cet espace.
Christian Gensbeitel souligne à juste titre l'homogénéité du clocher dont le style autorise une datation à la fin du XIIe siècle.

Le chevet de Saint-Martin est assez complexe. Nous délaisserons le côté nord dont le mur a été refait pour englober la sacristie. L'abside centrale, dont l'axe s'écarte fortement de l'axe de la nef, forme un trapèze qui s'évase fortement en direction de l'ouest. Sur le mur extérieur sud, une rangée de modillons, ainsi qu'une légère différence d'appareil perceptible aussi sur le fond plat, laissent penser que l'abside a été surélevée à une époque indéterminée.

Deux enfeus peuvent être vus à l'extérieur de l'église, sur les faces nord et sud de la nef. Sur le mur sud de l'abside centrale on peut voir quelques modillons qui devaient soutenir une corniche aujourd'hui disparue.

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