DIGNAC
EGLISE SAINT-CYBARD
Vers 775, la cure de Dignac est signalée comme appartenant à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême. Un prieuré partageant l'église avec la paroisse fut fondé par la suite, mais avant l'an mil. L'église actuelle, insérée à flanc de colline dans le village, date du XIIe siècle. C'est un édifice très simple, un peu austère mais bien proportionné et harmonieux. Il contient une peinture murale romane et d'autres d'époque moderne. Cette église mérite incontestablement d'être visitée. On ne manquera pas de visiter également le jardin médiéval situé en contrebas de la façade et où sont cultivées environ 150 plantes sélectionnées d'après la liste du capitulaire De Villis de Charlemagne.
L'édifice roman ne comportait qu'une seule nef de quatre travées, une travée sous clocher couverte d'une coupole et une abside en hémicycle. Les proportions massives du clocher sont compensées par les arcatures et les baies qui animent ses deux étages. Au XVe les murs des deux travées les plus orientales ont été percés pour accoster deux chapelles latérales symétriques. Malgré cet ajout, la construction romane d'origine reste parfaitement lisible. Elle est particulièrement attrayante quand on la contemple dans la lumière matinale du côté de l'abside et du clocher.
Le clocher massif et carré est particulièrement remarquable. Il s'élève au-dessus d'une haute arcade latérale, elle-même renforcée par des contreforts pilastres sur les côtés nord et sud. Il comporte deux étages en retraites successives. Le premier étage, enfermant la coupole, est orné sur ses quatre faces d'arcatures aveugles à trois arcades. Celles-ci s'appuient sur des pilastres couronnés d'une imposte simple. L'étage des cloches est percé sur chaque face de trois baies géminées sous arcades en plein cintre. Un toit de tuile, à quatre versants peu inclinés, couvre l'ensemble.
Sur le mur sud de la travée sous clocher, une peinture murale représente le Christ sur la Croix couchée au sol. Selon certaines sources, cette peinture daterait du XIIe siècle.
Bien qu'il ne s'agisse pas d’œuvres romanes, signalons la remarquable litre ornée des armes des seigneurs locaux qui court sur les trois murs de la nef. Sur le cul-de-four de l'abside, le Christ entouré du Tétramorphe est d'époque moderne.
Dans la chapelle gothique sud, par laquelle on accède à la nef, se trouvent des fonts baptismaux. Il s'agit d'une simple cuve, à peine décorée de stries verticales. Nous n'avons pas trouvé de documents concernant ces fonts et nous les signalons à tout hasard en raison de leur aspect archaïque.