COULGENS
EGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE
Il s'agit d'une église paroissiale rurale du XIe siècle dont la nef a été voûtée en pierre au XIIe siècle. Par contre, la travée sous clocher avec sa voûte en berceau, ainsi que l'arc triomphal fourré et l'abside en hémicycle, datent du XIe siècle. Le clocher présente deux niveaux. Le niveau supérieur a été très remanié à l'époque moderne, mais le niveau inférieur a été restauré en conformité avec son état originel du XIe siècle, ce qui en fait un des plus anciens de la région d'Angoulême avec celui de Nanclars. Cette église est riche en chapiteaux des XIe et XIIe siècles et en peintures murales des XIVe, XVe et XVIe siècles.
Les chapiteaux les plus anciens sont ceux de la travée sous clocher, qui datent du XIe siècle. Les deux plus grandes corbeilles sont à deux registres, taillés en faible relief. Sur celle de droite, les dents de scie du bas sont surmontées par un visage de monstre ou de diable cornu avec de grandes oreilles.
Dans la nef, deux chapiteaux sont semi-lisses, avec des boules ou des visages moustachus aux angles et une tête aux oreilles dressées au centre. Les autres corbeilles sont entièrement sculptées. On peut voir des végétaux stylisés, des lions entrecroisés se chevauchant partiellement et montrant les dents. Deux chapiteaux figurés sont remarquables. Sur l'un, au nord, on peut voir un personnage accroupi, nu, couronné, tenant deux tiges végétales dans ses mains. A côté de lui, un personnage vêtu d'une robe, chevelu et grimaçant tient dans ses mains les deux parties de sa longue barbe, pendant qu'un autre personnage, lui aussi vêtu d'une robe et grimaçant, l'agresse en lui tirant les cheveux. La scène est convulsive, alors que le chapiteau qui lui fait face au sud est empreint de sérénité. Aux deux angles de ce dernier se tient un personnage accroupi, vêtu d'une robe dont les larges manches descendent jusqu'aux poignets. Chaque personnage prend place dans une mandorle entourée de palmettes. Ces deux chapiteaux sont en assez fort relief et les pupilles sont marquées au trépan.
Sur la façade, au-dessus du portail, quatre gros modillons présentent des têtes animales, dont un bélier aux cornes fortement enroulées. Sous les corniches du mur sud de la nef et de l'abside, on peut voir d'autres têtes animales ou monstrueuses particulièrement intéressantes.