VILLOGNON
EGLISE SAINT-NICOLAS
Ce prieuré fut fondé 1040 et cette église pourrait être la première en France à avoir été dédiée à saint Nicolas. Seuls les murs de la nef conservent des restes de cette époque. L'édifice a beaucoup souffert et seule la façade mérite qu'on l'examine en détail. Elle comporte un portail roman à trois rouleaux, flanqué de reliefs taillés en réserve. Des éléments énigmatiques, assez haut placés et peu visibles au premier abord, semblent être des remplois.
Dans son état actuel, la façade n'est qu'un mur sans divisions. Les seules ouvertures sont le portail et une petite fenêtre en plein cintre sur la gauche. Cette façade est édifiée en grand appareil de pierre de taille dans la partie basse. Les remaniements sont bien visibles, ne serait-ce qu'à cause des changements d'appareil et des traces d'arrachement.
Les chapiteaux de gauche sont très usés. Le premier présente deux lions affrontés unis en une seule tête à l'angle. Le second offre un décor assez simple de feuilles grasses. Les tailloirs, prolongés en imposte au-delà du rouleau d'archivolte, sont ornés de grosses têtes de clou.
Au sud du portail, un relief taillé en réserve présente deux anges. On reconnaît saint Michel tenant un bouclier dans sa main gauche et transperçant le dragon de sa lance. L'autre ange tient une croix dans sa main droite et sa main gauche couverte d'un linge tient un flacon précieux. Certains pensent qu'il s'agit de saint Raphaël, l'archange guérisseur (son nom signifie "Dieu a guéri") qui accompagne le jeune Tobie dans son périple.
Le relief nord est plus mystérieux. Dans un cadre, un personnage tient un linge. On a pensé que ce pouvait être sainte Véronique présentant le voile qui a accueilli l'empreinte du visage du Christ au cours de la montée au Golgotha. Dans le cadre suivant, trois personnages se tiennent de face. Celui de gauche tient une crosse dans sa main gauche et pourrait être un abbé. De la main droite il fait un geste de bénédiction. Le personnage central semble tenir un livre de sa main gauche contre sa poitrine. Sa main droite tenait peut-être la hampe d'une croix ou d'une crosse, mais il ne reste plus qu'une faible trace de cet objet. Le personnage de droite tient une crosse dans sa main droite et, dans sa main gauche, contre sa poitrine, un livre ou un objet précieux.
Plus bas au nord du portail, on peut voir une arcature composée de six arcades aveugles en plein cintre. Peut-être est-ce une face de sarcophage remployée.
Tout en haut de la façade, dans l'axe du portail, apparait un visage de femme qui semble surmonté d'une coiffe. Juste en-dessous, un autre relief montre un petit personnage aux jambes écartées, sans relation avec le précédent. Un peu plus bas apparait un visage lunaire aux yeux exorbités et dont un rictus fait voir les dents. Ces trois reliefs sont très grossiers.