LA ROCHEFOUCAULD
SAINT-ETIENNE D'OLERAT
Olérat Présentation


Cette petite église date du début du XIIe siècle. L'ensemble des parements sud et la façade ont probablement été reconstruits au milieu du XIIe siècle. Son intérêt réside essentiellement dans les reliefs remployés sur sa façade. L'église est désaffectée.


L'église est constituée d'une nef de quatre travées. Le transept a disparu et seul un mur du bras nord subsiste. A l'extérieur, deux grandes arcades animent le côté nord. Elles précèdent un reste du mur du bras nord du transept. Sur la face sud, au niveau du chœur, on peut voir la trace d'un grand arc, montant presque jusqu'à la toiture et d'un autre beaucoup plus bas. Il pourrait s'agir de vestiges d'accès à un bras sud du transept. Les traces d'arrachement dans la partie haute du mur pourraient confirmer cette hypothèse, mais on ne sait pas si ce bras sud a réellement existé.

La façade ne comporte qu'une division horizontale Le portail a été agrandi, probablement au XIIIe siècle. Au niveau supérieur s'ouvre une haute fenêtre rectangulaire ébrasée.


La voûte de la nef a disparu, remplacée par une charpente. On note la présence de vestiges d'arcades plaquées et de colonnes engagées qui devaient soutenir la voûte. A l'est on peut voir le reste d'un arc triomphal qui ouvrait sur une abside. Les chapiteaux des colonnes supportant jadis ces arcades ont été vendus, sauf un qui est remployé à l'intérieur et ne soutenant rien. Datant de la première moitié du XIIe siècle, il montre deux griffons affrontés, sculptés en fort relief.


Les reliefs de la façade sont les éléments les plus remarquables de l'église. Il s'agit de cinq plaques remployées, datant du deuxième quart du XIIe siècle. Bien que ne se trouvant pas dans leur agencement d'origine, ils constituent un ensemble très cohérent. Au centre, dans un carré disposé sur la pointe, prend place l'Agneau, sur un piédestal. Son nimbe est orné d'une croix de saint André. A l'arrière-plan on voit une croix grecque décorée de petits cercles. Sur le cadre chanfreiné, les fragments d'une inscription restent en place: "(...) BIS QVI MVN (...) DA PACEM NO (...) VS EXTANS SPIRITVALI (...) CRIMINA TOLLIS". Les fragments ont évidemment été replacés dans le désordre. L'abbé Michon qui les a étudiés en 1844 propose une remise en ordre et une lecture partielles: "DA PACEM NOBIS QVI MVNDI CRIMINA TOLLIS" (Donne-nous la paix, toi qui portes les crimes du monde).
Dans le tympan de gauche, le taureau retourne sa tête vers la droite. Le nimbe est orné de trous percés au trépan. La colonne vertébrale et les ailes sont finement soulignées.
A droite, le lion, dont la tête est retournée vers la gauche, est en plus mauvais état. Il a perdu les parties de ses pattes qui étaient sculptées jadis en haut-relief. On distingue encore la crinière et une aile.
Au-dessus du taureau et du lion, se tiennent, dans des plaques rectangulaires de faible relief, l'homme et l'aigle, aux nimbes ornés de perles. Toutefois, le décor est, ici, plus riche. Les manches de l'homme sont brodées, le livre qu'il tient comporte un cabochon. L'aigle, dont le plumage est entièrement sculpté, tient un rouleau orné de joyaux entre ses serres. Les noms sont gravés sur la partie inférieure de chaque cadre: MATEVS et JOHANNES.

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